Assurances au Maroc : les trois modes opératoires préférés des fraudeurs

6 mai 2024 - 16h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Au Maroc, les pratiques frauduleuses dans le secteur des entreprises proposant des assurances ne cessent de multiplier, au grand dam des assureurs.

Les pertes liées à la fraude dans l’assurance atteignent plus de 260 millions de dirhams du volume d’affaires des compagnies. Comment opèrent les fraudeurs ? Ces fraudes sont parfois l’œuvre de réseaux organisés et des complicités à tous les niveaux du circuit (personnel médical, experts, certificats de complaisance, faussaires…) L’Économiste dévoile trois stratagèmes : la fraude lors de la souscription du risque, la fraude lors de la survenance du sinistre et la fraude qui consiste à profiter de la survenance d’un sinistre pour se faire indemniser des dommages antérieurs.

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Fraude lors de la souscription du risque. Ce sont des pratiques récurrentes qui consistent à réduire le montant de la prime. « Certains assurés font de l’usurpation d’identité, d’autres recourent à la fausse déclaration ou une situation erronée du risque. D’autres encore optent pour la fausse déclaration de la sinistralité passée, ou la minoration de la dangerosité du risque », explique le journal. Quant à la fraude opérée lors de la survenance du sinistre – pratique la plus courante au Maroc-, elle « consiste à demander ou acheter une facture plus élevée auprès d’un garagiste, un dentiste/prothésiste ou un opticien… Dans cette même catégorie, certains planifient un sinistre avec toute la mise en scène. Ce type de délit fait souvent intervenir une tierce personne qui procure à l’assuré un alibi en cas d’éventuelle enquête. Dans ce même mode opératoire, certains assurés vont jusqu’à provoquer un sinistre (accident, incendie, vol…) », explique-t-on encore.

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S’agissant de la pratique consistant à profiter de la survenance d’un sinistre pour se faire indemniser des dommages antérieurs, on note que des secteurs précis sont particulièrement prisés par les fraudeurs. L’un de ces secteurs est l’incendie : la fraude consiste à précipiter volontairement la naissance d’un sinistre dans le but de percevoir des indemnités. Autre cas de fraude non moins important : « les dossiers frauduleux des accidents de la circulation qui subtilisent 4 à 5 % du chiffre d’affaires du secteur chaque année. » Les fraudeurs ont aussi recours au blanchiment d’argent.

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