Les accidents de la route tuent chaque année plus de 4 000 personnes au Maroc et engendrent 14 milliards de dirhams de dégâts matériels, selon Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement. Le Royaume se classe ainsi premier parmi les pays arabes, et sixième au niveau mondial. Rien qu’en 2011, environ 67.082 accidents ont été enregistrés.
"Cette situation déplorable est due essentiellement à l’absence de l’esprit civique et du sens de responsabilité chez les conducteurs Marocains, dont certains prennent du plaisir à transgresser le code de la route", explique le professeur El Mostapha Saâliti, spécialiste en psychologie comportementale, dans une interview accordée au quotidien Akhbar Al Yawm.
"La loi est faite pour être transgressée", "notre destin est déjà tracé" ou encore "la mort n’emporte que ceux qui sont déjà choisis"..., sont autant d’adages employés par les Marocains pour expliquer leur comportement immature et dangereux sur la route. Certains conducteurs estiment en effet que si un accident devait leur arriver, celui-ci ne peut être évité quelle que soit leur vitesse. Ce serait alors la décision irrévocable du destin.
L’insécurité routière crée, selon Pr Saâliti, "un malaise collectif" induisant des conséquences lourdes sur la vie professionnelle et privée des habitants des grandes métropoles du Royaume, notamment Casablanca et Rabat.
L’omniprésence de la corruption au sein de la police et le laxisme face aux infractions au code de la route, sont des d’éléments qui aggravent la situation déjà très alarmante des routes au Maroc.
Elmostapha Saâliti estime toutefois que les sanctions à elles seules ne peuvent modifier le comportement des conducteurs et appelle à la mise en place de stratégies alternatives s’intéressant à l’éducation civique, afin de donner naissance à une nouvelle génération plus respectueuse de la loi et de la vie humaine.
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