L’Algérie interdit les ports marocains : vers la fin des échanges commerciaux ?

L’Algérie a récemment interdit à ses opérateurs économiques d’effectuer toute opération de transbordement ou de transit via les ports marocains, en réaction aux « agissements hostiles » du Maroc. S’achemine-t-on vers une rupture des relations commerciales entre les deux pays, après celles diplomatiques ?

Cette décision des autorités algériennes aura un impact négatif sur les prix et la durée du transport des marchandises du Maroc vers l’Algérie et vice-versa, analysent des observateurs, faisant observer que d’une part, le transit via le port de Tanger revient moins cher par rapport aux autres ports de la Méditerranée, et d’autre part, cette décision de l’Algérie vient s’ajouter à l’européenne interdisant aux navires qui ne respectent pas les normes environnementales d’arriver dans les ports européens.

Les consommateurs algériens seront les plus touchés par cette décision, ajoutent les observateurs, rappelant que les exportations marocaines vers l’Algérie ont atteint 133,8 millions de dollars en 2020, soit 1,5 % du total des exportations marocaines (27,7 milliards de dollars). Les produits marocains les plus exportés vers l’Algérie en 2020 sont le fer et l’acier (38,3 millions de dollars), les engrais (18,3 millions de dollars), les vêtements (16,4 millions de dollars).

Au cours de la même période, les exportations algériennes vers le Maroc s’élevaient à environ 433,4 millions de dollars, soit 2 % du total de ses exportations (environ 20,9 milliards de dollars). Les produits algériens les plus exportés vers le Maroc sont les hydrocarbures (368 millions de dollars), les fruits et noix (29 millions de dollars) et les produits chimiques organiques et non organiques (16,6 millions de dollars).