La justice espagnole confirme l’expulsion d’un Marocain présumé pro-Daech

13 février 2023 - 12h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

L’Audience nationale a rejeté le recours formé par un Marocain, présumé terroriste djihadiste, pour demander l’annulation de son expulsion, décidée le 25 février 2020 par le secrétaire d’État à la Sécurité.

La décision d’expulsion du Marocain a été prise suite à la plainte de l’Unité centrale dédiée à la surveillance et à l’identification de potentiels terroristes djihadistes relevant de la Direction générale de l’information de la Garde civile. Une procédure pénale avait été ouverte contre le Marocain qui faisait déjà l’objet d’une enquête par un tribunal. Le secrétaire d’État à la Sécurité a donc suspendu la procédure d’expulsion le 14 mars 2019, avant de revenir sur sa décision le 25 février 2020 et d’ordonner l’expulsion du prévenu du territoire national, fait savoir El Confidencial Digital.

L’expulsion avait été décidée sur la base de la loi sur les droits et libertés des étrangers en Espagne qui interdit leur « participation à des activités contraires à la sécurité nationale ou susceptibles de nuire aux relations de l’Espagne avec d’autres pays ». Arrêté en 2018 pour terrorisme djihadiste présumé, le Marocain avait été placé en détention où, selon les enquêteurs, il aurait subi un processus de radicalisation au regard de son changement de comportement après sa sortie de prison. « Il est devenu très croyant et passait le clair de son temps à regarder des vidéos liées à l’organisation terroriste Daech », soulignent les enquêteurs de la Garde civile.

À lire : Un Marocain pro-Daech expulsé d’Espagne

Le Marocain a aussi confié à ses proches qu’il était prêt à se rendre en Syrie pour « mourir au nom d’Allah ». C’est l’une des raisons qui ont poussé les enquêteurs à recommander son expulsion pour menace à la sécurité nationale. Plusieurs images ont été retrouvées sur son téléphone portable, « toutes liées au terrorisme djihadiste et montrant des scènes de décapitations ». Le Marocain a un casier judiciaire bien rempli. Il avait été déjà condamné pour divers crimes de vol avec violence, trafic de stupéfiants et d’autres liés à l’immigration. Mais il n’avait jamais été condamné pour terrorisme djihadiste, rappelle sa défense.

L’expulsion du Marocain est justifiée dès qu’il est établi qu’il participe à des « activités contraires à la sécurité nationale » ou qui « peuvent nuire aux relations de l’Espagne avec d’autres pays », ont indiqué les juges de l’Audience nationale qui estiment qu’il n’est pas nécessaire d’exiger le rapport complet de l’unité de la Garde civile pour vérifier les faits. En conséquence, ils ont confirmé « les mesures d’expulsion et d’interdiction d’entrée pendant 10 ans » du Marocain, né à Tanger en 1990, arrivé en Espagne depuis 2002 et installé à Madrid en 2017. Entre 2012 et 2022, 101 étrangers ont été expulsés d’Espagne pour des raisons de sécurité nationale, souligne le rapport de la Garde civile.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Terrorisme - Droits et Justice - Expulsion - Etat islamique - Daech

Aller plus loin

Des projets terroristes déjoués grâce à une opération du BCIJ

Le Bureau central d’investigations judiciaires a procédé, ce jeudi 9 mars 2023, au démantèlement d’une cellule terroriste composée de trois membres âgés entre 19 et 28 ans.

Fin de cavale pour Abou Mohamed Al Fateh, l’ex-Daech extradé au Maroc

Arrêté en juillet 2021 suite à la collaboration entre les autorités marocaines et grecques, Mohamed Boudarga, alias Abou Mohamed Al Fateh, ancien membre influent de Daech en...

Des vidéos de décapitations : une Marocaine expulsée d’Espagne

L’Audience nationale a confirmé l’expulsion d’une Marocaine pro-Daech considérée par la Garde civile comme une menace pour la sécurité nationale. Des vidéos de décapitations et...

L’Espagne expulse sans procès des « salafistes » marocains

L’Espagne a expulsé ces derniers mois et sans procès préalable, des imams marocains accusés de salafisme dont notamment Mohamed Saïd Badaoui, Amarouch Azbi et Yahya Benaouda.

Ces articles devraient vous intéresser :

« Salut islamiste » : le joueur du Real Madrid Antonio Rüdiger porte plainte

Le défenseur du Real Madrid, Antonio Rüdiger, a décidé de porter plainte pour diffamation contre Julian Reichelt, ancien rédacteur en chef du journal Bild. Ce dernier avait accusé Rüdiger de faire un « salut islamiste » après un match de football, une...

Le Maroc cherche à mettre fin au mariage des mineures

En réponse à une question orale à la Chambre des Conseillers, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi a renouvelé ce lundi 28 novembre, son engagement à mettre un terme au mariage des mineures.

Concours d’avocat : profond désaccord au sein de la profession

La polémique liée au concours d’accès à la profession d’avocat a fini par diviser le corps des avocats, dont certains défendent le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et son département contre tout « favoritisme » tandis que d’autres appellent à...

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Terrorisme au Maroc : une lutte permanente depuis 2003

L’extrémisme islamiste au Maroc a été marqué par cinq moments forts, dont notamment les attentats de Casablanca en 2003 et 2007, le printemps arabe en 2011, et la création de l’État islamique (EI) en 2014. Pour lutter contre le phénomène, les autorités...

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Maroc : l’utilisation de WhatsApp interdite dans le secteur de la justice

Le procureur général du Maroc, Al-Hassan Al-Daki, a interdit aux fonctionnaires et huissiers de justice d’installer et d’utiliser les applications de messagerie instantanée, et principalement WhatsApp, sur leurs téléphones professionnels.

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Le Maroc frappe un grand coup dans la lutte contre le terrorisme

Une cinquantaine d’individus ont été arrêtés mercredi au Maroc lors d’une importante opération visant des membres présumés de groupes djihadistes.

Coup de filet au Maroc contre une cellule terroriste planifiant des attaques

Cinq individus, âgés entre 22 et 46 ans, soupçonnés d’appartenir à l’organisation terroriste Daesh et de préparer des attentats contre des installations vitales et des institutions sécuritaires, ont été arrêtés par les forces de sécurité marocaines.