L’Espagne hésite à reconnaître la marocanité du Sahara

12 février 2021 - 08h20 - Espagne - Ecrit par : J.K

Les dernières évolutions qu’a connues le dossier du Sahara indisposent l’Espagne. En coulisses, son opinion publique continue de soutenir le Polisario, tout comme de nombreux responsables politiques, amplifiant l’embarras des hauts responsables de ce pays qui, officiellement, s’alignent sur la position de l’ONU.

Incontestablement concernée par ce conflit et faisant d’ailleurs partie du « Club des amis du Sahara », l’Espagne a accueilli avec froideur et grande prudence, la décision américaine de la reconnaissance américaine de la marocanité pleine et entière du Sahara, fait savoir le magazine BAB dans son numéro de février, ajoutant que cet acte vient changer les équilibres maintenus à la faveur du statu quo qui a prévalu dans la région durant des années. Le pays, rappelle la même source, abrite une base militaire américaine au Sud-ouest de l’Andalousie et est directement concerné par la récente décision du Maroc de donner une base légale, avec l’adoption d’une loi, à la délimitation de ses frontières maritimes.

Si la péninsule ibérique a toujours adopté une certaine ambiguïté face la question du Sahara, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, lui, se démarque avec des signes positifs quant à la position officielle de l’Espagne, tiraillée entre la solution d’autonomie, chère à l’ONU, et les thèses du front séparatiste auxquelles restent toujours acquis, son opinion publique et certains hommes politiques, même au sein de la coalition gouvernementale, fait observer le mensuel, qui cite le cas du vice-président du gouvernement et chef du parti d’extrême gauche Podemos, Pablo Iglesias, plusieurs fois à l’origine de crises politiques avec le Maroc.

L’embarras du pays est grand au regard du poids du Maroc dans certaines questions cruciales pour toute l’Europe, comme les dossiers migratoires et sécuritaires et d’autres dossiers concernant directement l’Espagne, par exemple, celui de la pêche. L’UE, tout en évitant d’emboîter le pas aux États-Unis, n’est pas prête, à l’instar de l’Espagne, à tourner dos aux intérêts qu’elle tire de ses multiples accords conclus avec le Maroc.

Alors qu’elle réprime sévèrement toute velléité indépendantiste en Catalogne (7,5 millions d’habitants), l’Espagne continue à soutenir, officieusement, l’autodétermination de quelques milliers de séparatistes du Polisario. Un paradoxe, dénonce le mensuel, qui exhorte l’Espagne, tout comme d’ailleurs toute l’Union européenne, à jeter les bases d’une nouvelle relation avec le Maroc, faite de franchise et de transparence.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Union européenne - Diplomatie - Autonomie Sahara

Aller plus loin

Le Maroc aide Interpol à retrouver un touriste espagnol disparu à Marrakech

Les services marocains ont aidé Interpol à retrouver un touriste espagnol âgé de 72 ans disparu à Marrakech.

La question du Sahara brouille les relations entre l’Espagne et le Maroc

Le Maroc et l’Espagne partagent des intérêts communs dans les domaines de l’immigration, de la sécurité et de la pêche. Pourtant, les relations entre les deux pays restent...

Espagne : des ennuis judiciaires en vue pour les membres du Polisario

Les membres du Polisario qui avaient attaqué le consulat général du Maroc à Valence risquent des poursuites judiciaires. Le procureur général de Valence a décidé d’ouvrir une...

L’Espagne craint-elle une suspension de ses relations avec le Maroc ?

La suspension par le Maroc de ses relations avec l’Allemagne sonne comme un avertissement pour l’Espagne avec qui le royaume a des désaccords sur la même question de la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Les MRE confrontés à un durcissement des conditions d’envoi de fonds depuis l’Europe

Face au durcissement des autorités européennes sur les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri appelle à une action diplomatique d’envergure.

L’Europe cherche à punir le Maroc

L’éclatement du scandale de corruption au Parlement européen doublé d’une résolution relevant la détérioration des droits de l’Homme est à l’origine des nouvelles tensions entre le Maroc et l’Europe. Cette dernière cherche-t-elle à punir le royaume ?

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Le Maroc veut exporter de l’hydrogène vert vers l’UE d’ici 2050

Le Maroc veut continuer à produire davantage de l’hydrogène vert pour poursuivre sa transition énergétique et devenir à terme un grand exportateur du combustible vers l’UE.

Énergies renouvelables : le Maroc veut fournir l’Europe d’ici 2030

Le Maroc ambitionne d’atteindre l’autonomie énergétique avec la production des énergies renouvelables d’ici 2030 et de vendre l’énergie surproduite à l’Europe qui est à la recherche de nouveaux partenaires.

En réponse au Qatargate, le Maroc ne respecte plus les accords de renvoi des déboutés d’asile

Depuis l’éclatement du scandale de corruption connu sous le nom de « Qatargate », les difficultés pour renvoyer les Marocains déboutés de leur demande d’asile vers leur pays d’origine se sont accrues.

Maroc : pressions pour rompre les relations avec Israël

Alors que Israël intensifie sa riposte contre le mouvement palestinien du Hamas, de nombreux Marocains multiplient les appels à rompre les relations diplomatiques entre le Maroc et l’État hébreu. Au Maroc, de nouvelles manifestations ont été organisées...

Parlement européen : le Maroc aurait offert des séjours à la Mamounia

La députée socialiste Marie Arena et l’ex-eurodéputé italien Antonio Panzeri, visés dans le scandale au parlement européen, auraient bénéficié en 2015 d’un séjour de luxe à l’hôtel La Mamounia de Marrakech, tous frais payés par les autorités marocaines.

Le Polisario s’oppose à tout à accord de pêche entre le Maroc et l’Europe

Faisant référence à l’accord de pêche qui expire ce lundi 17 juillet, le Front Polisario a déclaré dimanche qu’il rejettera tout accord entre l’Union européenne et le Maroc qui affecte « le sol, la mer territoriale ou l’espace aérien » du Sahara...