La découverte de nouveaux foyers épidémiques dans certaines villes du Royaume inquiète les autorités du royaume qui, craignant une deuxième vague de contaminations au Covid-19, se sont lancées dans une vaste campagne de sensibilisation et d’avertissement, afin d’éviter un nouveau reconfinement. Dans une interview, Jaafar Heikel, spécialiste en maladies infectieuses et santé publique, a prodigué des conseils permettant de contenir la pandémie.
De sa lecture faite de la situation épidémiologique au Maroc, Jaafar Heikel a confié à La Map que les nouveaux cas apparus ces deux dernières semaines s’inscrivent dans la dynamique classique des pandémies et de leur gestion post-phase critique. Aussitôt après avoir déconfiné, le Maroc a élargi de façon substantielle le dépistage en milieu professionnel et industriel. Ce qui, d’après lui, a permis d’observer une augmentation des cas en valeur absolue. Cependant, rassure-t-il, cette situation ne représente pas un risque épidémique plus élevé à l’échelle nationale, car plus de 95 % des cas dépistés sont asymptomatiques.
Concernant la crainte d’une deuxième vague de contaminations, le spécialiste en maladies infectieuses et santé publique a fait observer qu’aucun pays n’est à l’abri d’une « deuxième circulation intense du virus ». Car, affirme-t-il, « nous n’avons pas d’idée sur la prévalence réelle du virus dans la population générale ». D’après lui, si le risque augmente, c’est parce que « les mesures barrières sont moins respectées après le déconfinement, alors que le virus est présent ». C’est en ce moment justement que les sujets jusqu’alors asymptomatiques ou pauci-symptomatiques peuvent transmettre le virus, confie-t-il. Il est urgent donc que les autorités compétentes prennent des mesures préventives face au danger et le défi que représente cette situation.
Pour Jaafar Heikel, le Maroc possède les armes nécessaires pour gérer la situation actuelle. Afin de réussir la gestion du déconfinement, il s’agira surtout, à l’en croire, d’aboutir à « un compromis difficile entre la protection de la santé des citoyens et le nécessaire retour à la vie sociale et économique ». Pour y arriver, « une planification stratégique et une préparation opérationnelle » s’avèrent nécessaires.
En guise de conseils pour freiner l’augmentation du nombre de cas, le spécialiste en maladies infectieuses et santé publique a appelé la population, au respect strict des mesures barrières (port de masque, distanciation sociale, lavages des mains, hygiène des lieux, etc.). Il invite les acteurs économiques durement touchés par cette crise, à fournir tous les efforts de protection des employés et adopter les mesures d’hygiène pour que la reprise soit à la hauteur de leurs attentes. Aux personnes âgées et celles ayant des maladies chroniques, la vigilance doit être de mise. Quant aux autorités dont il loue l’effort fourni jusque-là, elles doivent « préparer notre système de santé aux “soubresauts” éventuels de cette pandémie ou de nouvelles épidémies ». Il faut, insiste-t-il, une réactivité et une qualité dans la prise en charge des malades en cas de flux massif de patients.
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