Hanane Bakour : Amnesty International réagit au procès de la journaliste marocaine

10 avril 2023 - 15h20 - Maroc - Ecrit par : S.A

Accusée de « publication de fausses nouvelles en utilisant des moyens électroniques qui portent atteinte à la vie privée » pour un post Facebook dans lequel elle critiquait l’organisation d’une élection locale par le Rassemblement national des indépendants (RNI), parti dirigé par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, la journaliste Hanane Bakour risque trois ans de prison.

Le procès de Hanane Bakour devrait s’ouvrir ce lundi 10 avril 2023 devant le tribunal de première instance de Salé. Cette journaliste dotée de 17 ans d’expérience risque trois ans de prison. En septembre 2021, elle était visée par une plainte pour « diffamation et insulte » déposée contre elle par le Rassemblement national des indépendants (RNI), parti au pouvoir, à la suite d’une publication faite le mois dernier sur sa page Facebook. « Comment l’actuelle présidente de la région de Guelmim-Oued Noun, M’Barka Bouaida, peut-elle accepter de voter pendant la présidence du conseil régional alors que son collègue Abdelouahab Belfkih, ancien candidat régional du PAM à l’élection, était en train de mourir », avait écrit la journaliste.

À lire : Le RNI poursuit en justice une journaliste pour diffamation

Heba Morayef, directrice régionale d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord réagit sur le site de l’organisation aux poursuites judiciaires contre Hanane Bakour. « Il est choquant, lourd et absurde qu’une journaliste fasse l’objet de poursuites pénales pour une publication sur Facebook qui critiquait le principal parti politique du Maroc, fustige-t-elle. Hanane Bakour a le droit d’exprimer ses opinions, même si les politiciens s’y opposent. » Selon elle, le Maroc « montre de plus en plus son intolérance à l’égard des critiques du système politique. » « Ces accusations montées de toutes pièces contre Hanane doivent être immédiatement rejetées et les poursuites engagées contre elle doivent être abandonnées », exige la responsable.

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