« Le Maroc détient désormais un triste record du monde, celui du nombre de jours de fermeture des cinémas durant la crise Covid : 407 jours consécutifs », peut-on lire dans la lettre en date du 4 mai dernier et adressée à l’autorité de tutelle, informe TelQuel, ajoutant que les concernés souhaitent faire « une première proposition que les autorités sanitaires pourront ajuster », de commun accord.
« Il est particulièrement injuste que même fermés, nous […] payions encore des impôts alors que nous sommes en état d’asphyxie », dénoncent-ils, faisant cas des « plateformes telles que Netflix qui engrange des centaines de millions de dirhams de recettes au Maroc sans payer aucun impôt […] et que, sous leurs yeux, bien de secteurs ont progressivement repris leurs activités.
Malgré les aides accordées aux salles de cinéma, le ministère n’est pas sans savoir l’impact d’une fermeture aussi longue. À savoir une aide mensuelle de 2000 dirhams pour les employés déclarés à la CNSS et la prime d’accompagnement pour la réouverture, qui équivaut à un mois de chiffre d’affaires de leur meilleure année parmi les trois dernières années. « Ils ont déjà reçu 50 % de cette prime et les 50 % restants seront versés à la réouverture effective des salles », rapporte la même source, citant Sarim Fassi Fihri, le directeur du Centre cinématographique marocain (CCM) en mars dernier. Et Pierre-François Bernet, directeur de Cinéatlas de souligner les « quatre mois supplémentaires de charges fixes (qui s’ajoutent aux mois d’avril, mai et juin 2020, NDLR) ».
Des mesures qui sont loin de satisfaire les professionnels concernés qui déplorent que « sur 14 mois de fermeture, seuls 7 mois de charges fixes seront couverts par les exploitants de salles », indique le document, ajoutant que la seule revendication principale demeure la réouverture des salles de cinéma.