Maroc : vers la dépénalisation de la vente et de la consommation d’alcool ?

8 novembre 2022 - 16h40 - Maroc - Ecrit par : S.A

Le ministre de la Justice marocain, Abdellatif Ouahbi, affiche sa volonté d’abroger la loi de 1967 interdisant à tout établissement de vendre ou d’offrir une boisson alcoolisée aux musulmans. Une loi contraignante dont l’inobservance expose les contrevenants jusqu’à six mois de prison et 140 euros d’amende.

Abdellatif Ouahbi fait de la dépénalisation de la vente et de la consommation d’alcool – réservée aux touristes – son cheval de bataille. Il entend « revoir certaines dispositions liberticides et proposer une réforme intégrale [du Code pénal], comprenant la dépénalisation de la consommation d’alcool par les Marocains », fait savoir Courrier international.

À lire : Maroc : l’alcool rapporte gros aux recettes de l’Etat

La dépénalisation de l’alcool et des relations sexuelles hors mariage est l’un des chantiers du Parti authenticité et modernité (PAM) de l’actuel chef du gouvernement, lequel a été abondamment abordé lors de la campagne électorale de 2016 et celle de 2021. Mais ce chantier est toujours vu d’un mauvais œil par le Parti de la justice et du développement (PJD). Une campagne offensive avait été mené contre l’alcool pendant ses dix ans de gestion du pouvoir.

À lire : Maroc : la vente des boissons alcoolisées interdite durant le ramadan

Arrivé au pouvoir l’année dernière, le PAM tient à engager une réforme dans ce sens. « Il n’y a rien d’extraordinaire à vouloir dépénaliser la consommation d’alcool. L’alcool est en vente partout : dans les supermarchés, les débits de boissons, les hôtels… », souligne sous couvert d’anonymat un des responsables de ce parti de centre gauche.

À lire : Un premier festival de la bière ... au Maroc

Le nombre de litres de boissons alcooliques consommé chaque année au Maroc, un pays de 37 millions d’habitants, atteint 100 millions. La vente de l’alcool, elle, rapporte 170 millions d’euros à l’État. « Dans les faits, tout le monde sait que les Marocains boivent. Il faut mettre fin à cette hypocrisie le plus tôt possible. »

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Alcool - Abdellatif Ouahbi - Ministère de la Justice et des Libertés - Amende

Aller plus loin

Maroc : vers la dépénalisation de la consommation d’alcool ?

On en sait un peu plus sur la réforme du Code de procédure pénale en attente d’être adopté au Maroc. Selon les explications fournies par le ministre de la Justice, Abdellatif...

Un premier festival de la bière ... au Maroc

Le Maroc va accueillir en octobre prochain son premier « Oktoberfest », le festival de la bière le plus prestigieux au monde.

Maroc : voici les principaux changements du nouveau code pénal

La première mouture du projet de Code de procédure pénale, en rédaction depuis des mois au ministère de la Justice, sera disponible en janvier prochain. D’importants changements...

Le Maroc parmi les pays où l’on boit le moins d’alcool au monde

Le Maroc figure dans le top 17 pays où, le pourcentage de non-buveurs d’alcool est le plus élevé au monde, selon une compilation de chiffres qui vient d’être publiée. Tous ces...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc s’inquiète de « l’influence croissante des homosexuels »

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), s’est exprimé une fois de plus sur l’homosexualité. Au Maroc, les pratiques homosexuelles restent punies par la loi.

Maroc : le registre national des mariés bientôt disponible

Dans quelques jours, le ministère de la Justice marocain va procéder au lancement du registre national des mariés dans le but de mettre fin aux infractions constatées dans le domaine.

Après ses propos «  provocateurs  », Abdellatif Ouahbi présente ses excuses aux Marocains

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a présenté ses excuses aux Marocains pour sa déclaration au sujet de la révision des résultats d’un concours d’accès à la profession d’avocat, indiquant qu’une telle action créerait une mauvaise jurisprudence.

Maroc : présenter un acte de mariage dans les hôtels c’est fini

L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel au Maroc pour les couples aurait été annulée. Cette décision survient après la colère du ministre de la Justice, Adellatif Ouahbi.

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Concours d’avocat : profond désaccord au sein de la profession

La polémique liée au concours d’accès à la profession d’avocat a fini par diviser le corps des avocats, dont certains défendent le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et son département contre tout « favoritisme » tandis que d’autres appellent à...

Couples non mariés et hôtels au Maroc : vers la fin des abus ?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lance un avertissement aux hôtels qui exigent des documents non autorisés notamment un certificat de mariage des couples marocains.

Enfants hors mariage : « la fête d’une nuit est à payer pendant 21 ans »

Comme pour les couples mariés, les enfants nés hors mariage au Maroc seront pris en charge par les parents. Une disposition est prévue dans le nouveau Code pénal pour reconnaitre leur droit, a annoncé le ministre de la Justice Abdellatif Ouhabi.

Blanchiment d’argent : des notaires, avocats et adouls marocains sanctionnés

Des campagnes d’inspection et de contrôle menées par un comité spécial du ministère de la Justice ont révélé l’implication de notaires, d’avocats et d’adouls dans des réseaux de blanchiment d’argent.

Réforme du Code de la famille au Maroc : Abdelilah Benkirane menace

Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, relance le débat sur la réforme de la Moudawana et du Code pénal, en promettant des actions fortes si le ministre de la Justice y introduit des amendements qui portent atteinte à la cellule familiale.