Le Maroc est « une dictature » : le recadrage de José Manuel Albares
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Ignacio Cembrero - Photo : Juan Carlos Castro - La Provincia
Ignacio Cembrero considère le Maroc comme « une dictature » comparable à celle du « régime de Franco ». Le journaliste espagnol revient sur ses démêlés judiciaires avec les autorités marocaines et fait une analyse générale des relations entre le Maroc et l’Espagne.
« Le Maroc est une dictature comme l’était le régime de Franco. Le chef de l’État qui est le roi détient tous les pouvoirs. C’est un pays où il n’y a pas de liberté. Mais il n’y a pas matière à discuter là-dessus, il suffit de lire la constitution marocaine. Quand, en 1999, Mohammed VI accédait au trône, il n’y avait aucun journaliste ou personne emprisonnée pour des questions de liberté d’expression. Aujourd’hui, il y en a quelques-uns, surtout trois journalistes influents qui ont été condamnés à des peines entre 5 et 15 ans de prison », a déclaré Cembrero dans une interview accordée à La Provincia.
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Le journaliste affirme qu’il est victime de « harcèlement » judiciaire de la part des autorités marocaines depuis 2014, et croit en connaître la raison principale. « En 2012, j’ai commencé à dire que le roi du Maroc n’était jamais ou rarement dans son pays. Je pense que ça les a beaucoup énervés. Le Maroc a un sérieux problème avec l’absence du roi… », explique-t-il, rappelant avoir été déjà traduit quatre fois devant la justice par le Maroc et n’avoir « jamais perdu un procès ». Ces procès répétitifs lui ont causé beaucoup de préjudices au plan professionnel, assure-t-il.
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Cembrero est convaincu que le Maroc a une « influence sur l’ensemble de l’État espagnol, mais particulièrement sur l’aile socialiste du gouvernement ». « Le Maroc, avec les instruments de pression dont il dispose, a obtenu d’énormes concessions en matière de politique étrangère, notamment sur le Sahara Occidental, en échange de pratiquement rien », détaille-t-il, relevant que l’Espagne, elle, a obtenu « la diminution de l’immigration clandestine, notamment aux îles Canaries. Mais si le Maroc se fâche, du jour au lendemain il peut rouvrir le robinet ».
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Le journaliste espagnol estime que les autorités marocaines, « même dans leurs rêves les plus fous », ne pensent pas à revendiquer les îles Canaries. Ce que le royaume revendique en revanche pour réaliser son intégrité territoriale, c’est « le Sahara et ses eaux » au sud, et « Ceuta, Melilla et tous les rochers » au nord, analyse-t-il. Concernant le réarmement du Maroc, Cembrero souligne qu’il vise l’Algérie et le Front Polisario et que le royaume « continue d’avoir un budget de défense et des moyens bien inférieurs à ceux de l’Espagne ».
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