Maroc : payer pour ne pas aller en prison

26 octobre 2023 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

La Chambre des représentants a adopté mardi le projet de loi relatif aux peines alternatives. L’amende journalière entre 100 et 2 000 dirhams a été finalement retenue.

Le texte a été adopté avec 115 voix, 41 contre et 4 abstentions, rapporte le quotidien Al Akhbar. Selon le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, il vise à mettre en place un cadre juridique intégral pour les peines alternatives, sur la base des principes fondamentaux du droit pénal en matière des sanctions, ainsi que des mécanismes et procédures en conformité avec le Code de procédure pénale.

À lire : Maroc : vers l’instauration des peines alternatives à la place de la détention préventive

Ce projet de loi vient apporter une réponse aux problématiques liées aux peines privatives de liberté de courte durée et à la surpopulation carcérale, explique le ministre de la Justice, précisant que l’amende journalière va permettre aux personnes déjà condamnées à des peines de bénéficier de peines alternatives. L’amende journalière varie entre 100 et 2 000 dirhams et le condamné ne pourrait en bénéficier que si les victimes renoncent aux poursuites et à leur indemnisation et que l’accusé procède à la réparation des préjudices causés.

À lire : Maroc : bientôt le bracelet électronique comme alternative à la prison ?

Le texte adopté vise aussi à trouver des solutions en vue de la réhabilitation et de l’intégration des condamnés pour des crimes mineurs, notamment à travers la peine de travail d’intérêt général dont la durée varie entre 40 et 1000 heures. Seuls les condamnés âgés de plus de 15 ans peuvent bénéficier de cette peine. Une autre peine créée pour désengorger les prisons, c’est le bracelet électronique. En gros, l’adoption de ce texte marque un pas important dans la mise en œuvre de la réforme judiciaire, principalement en matière pénale.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Lois - Prison - Abdellatif Ouahbi - Ministère de la Justice et des Libertés - Code pénal marocain - Parlement marocain

Aller plus loin

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Maroc : plusieurs pistes pour réduire la population carcérale

Le Maroc envisage d’instaurer des peines alternatives à la place de la détention préventive, afin de désengorger ses prisons. La question fait l’objet d’un projet de loi qui...

Maroc : bientôt le bracelet électronique comme alternative à la prison ?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice propose le bracelet électronique comme alternative à la prison, notamment pour l’émission de chèques sans provision, la consommation de...

Maroc : vers l’instauration des peines alternatives à la place de la détention préventive

Le Maroc s’achemine vers l’instauration des peines alternatives à la place de la détention préventive. La question était au cœur d’un séminaire international tenu à Rabat.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : le registre national des mariés bientôt disponible

Dans quelques jours, le ministère de la Justice marocain va procéder au lancement du registre national des mariés dans le but de mettre fin aux infractions constatées dans le domaine.

Autoroutes du Maroc : retards et dysfonctionnements inquiètent

Le retard observé dans la réalisation de certains projets d’autoroutes inquiète le parlement marocain qui a interpellé le premier responsable de la Société nationale des autoroutes pour avoir des explications sur cette situation.

Blanchiment d’argent : des notaires, avocats et adouls marocains sanctionnés

Des campagnes d’inspection et de contrôle menées par un comité spécial du ministère de la Justice ont révélé l’implication de notaires, d’avocats et d’adouls dans des réseaux de blanchiment d’argent.

Après ses propos «  provocateurs  », Abdellatif Ouahbi présente ses excuses aux Marocains

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a présenté ses excuses aux Marocains pour sa déclaration au sujet de la révision des résultats d’un concours d’accès à la profession d’avocat, indiquant qu’une telle action créerait une mauvaise jurisprudence.

Maroc : le débat sur l’interdiction de TikTok s’invite au parlement

Plusieurs députés marocains appellent à l’interdiction de TikTok au Maroc. Ils s’inquiètent de la qualité des contenus publiés sur ce réseau social chinois qui, selon eux, constitue un danger pour la jeunesse.

Maroc : une taxe de 30% sur les « Iphone »

Les députés de la majorité parlementaire désapprouvent l’augmentation de 2,5 % à 30 % des droits de douane sur les smartphones importés, prévue dans le Projet de loi de finances (PLF) 2024. Certains plaident pour une taxe sur les téléphones de luxe,...

Maroc : les discours radicaux dans les mosquées inquiètent

La députée du parti Fédération de la Gauche démocratique, Fatima Tamni, a interpelé le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, au sujet de l’exploitation des tribunes des mosquées pour diffuser des discours radicaux contre les...

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Maroc : pas de congé menstruel pour les femmes fonctionnaires

La proposition de loi visant à instaurer un congé menstruel, d’une durée ne dépassant pas deux jours par mois, en faveur des femmes fonctionnaires n’a pas reçu l’assentiment du gouvernement.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.