Maroc : ce que révèle l’affaire « Escobar du désert »

12 janvier 2024 - 09h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

L’affaire « Escobar du désert », qui a conduit à l’arrestation du président de la région de l’Oriental, Abdenbi Bioui, et de Saïd Naciri, président du Wydad Casablanca, relance le débat sur la nécessité d’adopter une loi sur l’enrichissement illicite.

« L’État marocain n’a jamais adopté de loi sur l’enrichissement illicite, mais il y avait un article dans le dernier projet de révision du Code pénal qui le stipulait. Malheureusement, le projet a été retiré par le ministre de la Justice », explique Omar El Cherkaoui, professeur de droit constitutionnel à l’Université Hassan II, dans une déclaration à Al Ayyam 24.

À lire : Un ministre marocain cité dans l’affaire "Escobar du désert"

Et de poursuivre : « Cet article ne peut pas combattre de manière exhaustive la corruption et l’enrichissement sans cause, mais le processus d’assainissement de la vie politique entrepris par l’État en vue de la nettoyer de toutes formes de corruption est une opportunité pour mettre en place une loi indépendante sur l’enrichissement illicite ».

À lire : « Escobar du désert » : 20 personnes en détention au Maroc, dont des parlementaires

Le professeur de droit constitutionnel estime que la vague d’arrestations de politiciens cités dans des affaires liées aux crimes financiers est un terreau favorable « pour préparer un projet de loi et le mettre en œuvre dès que possible ». El Cherkaoui est conscient qu’une telle réforme « rencontrera des résistances ». C’est pourquoi il invite le gouvernement à faire preuve « d’audace et de sérieux » pour conduire à terme cette réforme.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Lois

Aller plus loin

Un ministre marocain cité dans l’affaire "Escobar du désert"

Un membre du gouvernement d’Aziz Akhannouch serait impliqué dans l’affaire Lhaj Ahmed Benbrahim alias « Escobar du Désert », du nom du Malien incarcéré dans la prison d’El...

« Escobar du désert » : Latifa Raafat menace

La chanteuse marocaine Latifa Raafat menace de poursuivre les activistes de réseaux sociaux qui l’accusent d’être impliquée dans l’affaire « Escobar du désert », du nom du...

L’« Escobar du désert » victime d’une tentative de meurtre ?

La Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR) a opposé un démenti formel aux informations selon lesquelles le trafiquant de drogue...

« L’Escobar du désert » fait tomber Saïd Naciri et Abdenbi Bioui

Plusieurs personnalités connues au Maroc ont été présentées aujourd’hui devant le procureur dans le cadre de liens avec un gros trafiquant de drogue. Parmi ces individus, un...

Ces articles devraient vous intéresser :

Soupçons de corruption par le Maroc au Parlement européen

Le scandale de corruption qui secoue le Parlement européen continue de livrer ses secrets. Le Maroc est, lui, aussi soupçonné d’avoir sollicité des eurodéputés pour qu’ils interviennent en sa faveur notamment sur la question du Sahara.

Corruption au Maroc : les chiffres qui révèlent l’étendue des dégâts

Une étude de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) dresse un état des lieux préoccupant de la corruption au Maroc.

Parlement européen : le Maroc aurait offert des séjours à la Mamounia

La députée socialiste Marie Arena et l’ex-eurodéputé italien Antonio Panzeri, visés dans le scandale au parlement européen, auraient bénéficié en 2015 d’un séjour de luxe à l’hôtel La Mamounia de Marrakech, tous frais payés par les autorités marocaines.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Hafid Derradji accuse la CAF de corruption à cause du Maroc

Le commentateur sportif algérien de beIN Sports, Hafid Derradji, affirme que la Confédération africaine de football (CAF) a attribué l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 au Maroc et n’hésite pas à accuser l’organisation de...

Maroc : des élus communaux corrompus révoqués

Le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit part en croisade contre la corruption au sein des collectivités territoriales. Il a instruit les walis et gouverneurs à l’effet de révoquer les présidents de communes qui sont en situation de conflits...

Affaire Rachid M’Barki : les ramifications d’un réseau d’influence

L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

Maroc : les tribunaux submergés après la levée des mesures restrictives

Depuis que l’amélioration de la situation épidémiologique au Maroc a entraîné l’assouplissement des mesures restrictives, la vie a repris dans les tribunaux avec une hausse considérable du nombre de plaintes, procès et affaires pénales.