Le texte défendu par plusieurs activistes prônant l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, risque de poser une problématique juridique et religieuse pour la communauté musulmane, principalement marocaine vivant en Belgique.
La législation arabo-musulmane interdit en effet que les enfants portent le nom de famille de leur mère. A ce jour, moins de dix demandes ont été enregistrées par des parents désirant pour la plupart enregistrer leurs enfants avec des noms de famille doubles.
Le cas d’un Marocain marié à une Belge
Le quotidien Belge "La Capitale" rapporte le cas d’un père d’origine marocaine, qui souhaitait que son enfant porte également le nom de famille de sa mère d’origine belge. L’homme qui craignait que cette mesure ne soit pas reconnue dans son pays d’origine, se serait finalement désisté.
Les premiers cas d’enfants portant uniquement le nom de famille de la mère ou celui des deux parents ont déjà été enregistrés à Bruxelles-Ville, à Anderlecht et à Schaerbeek. Si les parents ne sont pas d’accord quant au choix du nom de leur bébé, celui-ci portera automatiquement le nom du père.
Pour la ministre belge de la Justice, Annemie Turtelboom, auteure du texte, cette loi est un pas en avant, la Belgique était jusque-là l’un des rares pays européens où "la femme ne peut donner le nom à son enfant lorsque la filiation est établie à l’égard des deux parents", rappelle la ministre.
"Cette loi pourrait créer des conflits au sein des familles"
Le projet de loi modifiant le mode de transmission du nom de famille en Belgique, avait été adopté par le Sénat à 33 voix contre 23 contre et 5 abstentions, fait polémique dans le pays. Christine Defraigne, cheffe du "MR" citée par le quotidien belge "Le Soir", estime que cette loi créera "des conflits au sein des familles et l’attribution du nom du père par défaut risque de ne rien changer".