Ouarzazate, où se déroulent la plupart des tournages étrangers au Maroc, confirme sa vocation de capitale du septième art. À la mi-janvier seront inaugurés, sans doute en présence de Mohammed VI, les nouveaux studios CLA, les plus grands du pays. En construction depuis un an et demi, ils seront terminés - c’est une performance - exactement à la date prévue.
CLA, ce sont les initiales des trois associés privés qui ont financé ce projet hollywoodien pour un investissement de 10 millions de dollars. C, c’est pour Cinecitta, les célèbres studios romains, L pour Dino de Laurentiis, A pour Saïd Aldj, patron d’un important holding marocain (agroalimentaire, bâtiment, microcrédit), présent à la demande du producteur italo-américain qui voulait que des intérêts locaux participent à l’aventure.
Les studios CLA, dont la direction sera assurée par l’ancien directeur du Centre cinématographique marocain, le cinéaste Souhail Ben Barka, qui a supervisé les travaux, ont été créés pour permettre avant tout la réalisation d’une superproduction américaine. C’est en effet le film de Baz Luhrman Alexandre, produit par De Laurentiis, qui devait être tourné dès le début de 2005 dans ces nouveaux locaux. Mais comme Oliver Stone a réussi à terminer un autre Alexandre en 2004 - voir p. 98 -, le projet a été reporté. Du coup, le premier utilisateur de cet « outil » cinématographique dernier cri devrait être John Boorman, pour un film sur... un autre empereur de l’antiquité, Hadrien.
Quoi qu’il en soit, Souhail Ben Barka aura de quoi s’occuper : il prépare un nouveau film sur le grand « géographe » du XVIe siècle Léon l’Africain, ce musulman qui devint, après avoir été capturé par des pirates, un conseiller... du grand pape de la Renaissance Léon X. En cours d’écriture, avec le concours de Tahar Benjelloun, ce long-métrage aura pour titre Le Chrétien de La Mecque. Renaud de Rochebrune
Renaud de Rochebrune - L’Intelligent
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