L’ouverture du ciel marocain prend forme

10 juillet 2006 - 23h11 - Economie - Ecrit par :

L’ouverture du ciel marocain est de plus en plus citée comme exemple dans le domaine de la libéralisation du transport aérien. La dernière réaction positive à ce propos est celle du quotidien britannique "Daily Telegraph", qui considère que la décision d’ouvrir le ciel marocain est en mesure de faire du Maroc une destination touristique de choix, capable de concurrencer avec des pays comme l’Espagne, la Grèce et la Turquie.

Cet avis rejoint les analyses d’autres experts qui ont estimé que le Maroc a réussi à se hisser au niveau des pays européens en matière de transport aérien, avec la signature de l’accord "Open Sky " avec l’Union européenne. En effet, cet accord, signé en décembre dernier, a déjà fait de l’ouverture du ciel marocain une réalité.

Ainsi, la compagnie britannique "easyJet", qui est le plus grand opérateur européen du low-cost, a effectué son premier vol au début de ce mois à destination de Marrakech à partir de l’aéroport de Gatwick (sud de Londres).
D’autres compagnies comme Thomsonfly et Jet4You desserviront également le Maroc dès cette année.

La compagnie Rayanair entend, elle aussi, opérer 20 vols vers le Maroc à partir de l’Europe. Pour easyJet, l’inauguration de cette nouvelle ligne aérienne Londres Gatwick-Marrakech est la première du genre de la compagnie à destination d’un pays africain et arabe. Selon les responsables de la compagnie, "easyjet", qui assurera un vol quotidien entre les deux villes à des prix très encourageants, ambitionne d’atteindre deux vols par jour dans les mois à venir. A rappeler que le nombre de Britanniques ayant visité la cité ocre durant l’année 2005 a été de l’ordre de 66.917 visiteurs avec un total de nuitées estimé à 231.615, soit des augmentations respectives de 44 % et de 47 % par rapport à l’année 2004.

Cette ruée des compagnies low-cost vers le Maroc montre bien, selon les observateurs, l’attrait que commence à exercer cette destination, notamment après la signature de l’accord Open Sky le 14 décembre 2005 à Marrakech entre le Maroc et l’UE. Celui-ci prévoit notamment la suppression des limitations de nationalité et de capacité en faveur de toutes les compagnies européennes et marocaines pour les liaisons entre l’Europe et le Maroc.

Une compagnie n’a désormais d’obligation que d’annoncer ses vols et n’a besoin que de l’autorisation de l’aéroport concerné qui ne peut refuser de recevoir un avion sauf pour une raison valable et bien fondée. Ainsi, une compagnie marocaine peut desservir plusieurs destinations européennes à la fois par le biais des escales. Par exemple, elle peut faire Casablanca-Paris-Londres sans aucune restriction. La même possibilité est donnée à toutes les compagnies européennes. La seule condition est que le point de départ soit l’UE ou le Maroc.

Les compagnies européennes pourront également desservir, à partir du Maroc, tous les pays subméditerranéens concernés par la politique de voisinage de l’UE, sous réserve de l’acceptation du pays tiers.
Cet accord établit également une simplification des procédures, qui sont réduites au minimum : être autorisé, déposer son plan de vol, informer l’autorité aéroportuaire et vérifier le stock.

L’Open Sky, dont l’objectif principal est de relever le pari de 10 millions de touristes à l’horizon 2010, a profité notamment aux compagnies low-cost qui ont pris d’assaut le marché marocain, moyennant des offres de prix très attractives.
Le principe des low-cost consiste en fait à proposer des vols à des tarifs très bas en offrant un service minimal à bord avec parfois le départ ou l’arrivée dans un aéroport de province. Les réservations s’effectuent en ligne ou par téléphone et le taux de rotation des avions est très élevé.

Cependant, selon les observateurs, cet accord risque de poser quelques problèmes de concurrence, notamment pour les petites compagnies aériennes qui feront face à de grandes compagnies et à la baisse des tarifs.
Même la Royal Air Maroc (RAM) pourrait pâtir de cette concurrence si elle ne mise pas davantage sur le créneau de la qualité, surtout que ses coûts d’exploitation sont lourds.

La compagnie nationale a essayé de se préparer à cette nouvelle donne en mettant en place une stratégie axée sur la spécialisation autour de différents pôles de métiers tels que la formation, la maintenance, la sécurité, le catering et l’hôtellerie et par la création de la compagnie low-cost Atlas Blue qui est entrée en activité en octobre 2005 avec six avions de type Boeing 737-400 appartenant à la flotte de la RAM.

Par ailleurs, l’Open Sky vise en premier lieu à favoriser la réalisation de l’objectif d’arriver à un flux annuel de 10 millions de touristes dès la fin de cette décennie.
Le marché européen compte en fait pas moins de 400 millions de passagers par an.
Pour le ministère du Transport, pour avoir les 10 millions de touristes escomptés, le Maroc doit passer de 7 millions à 15 millions de passagers par an.
Ce qui nécessite de mobiliser 60 avions de plus, soit un investissement de 30 milliards de DH.

Lahcen Oudoud - Le Matin

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