Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) et les investisseurs étrangers détiennent à, eux seuls, plus du quart de la capitalisation boursière de la Bourse des valeurs de Casablanca (BVC).
Réagissant au texte adopté la semaine dernière par le Parlement européen relatif à l’immigration, Rabat a réaffirmé mardi qu’il veillait à la protection des intérêts de ses ressortissants, dont le nombre sur le Vieux continent est estimé à près de 4 millions de Marocains .
C’est le ministre de la Communauté marocaine résidant à l’Etranger, Mohammed Ameur, qui a tenu lors d’une conférence de presse dans la capitale chérifienne, à expliquer la position officielle du Royaume, qui dispose d’un arsenal conséquent, pour assurer la protection de ses ressortissants.
L’autorité marocaine a qualifié de "durcissement" la "Directive Retour", dont l’adoption mercredi dernier à Strasbourg en France, a été mal accueillie dans divers milieux européens.
Il a rappelé à cet égard que Rabat avait déjà contracté une batterie d’accords avec les pays européens et fait remarquer que le traitement médiatique réservé à la question de l’immigration est au centre des préoccupations des autorités chérifiennes.
Un chantier devrait être lancé en septembre prochain au Maroc, sur les médias et l’immigration, indique-t-on à Rabat.
Les Marocains résidents à l’étranger sont dotés, depuis décembre dernier, d’un conseil consultatif auprès du Roi Mohammed VI. L’instance, qui fait office d’observatoire d’analyses sur l’émigration, est appelée, selon son texte fondateur, à émettre des avis et des recommandations sur les projets de textes législatifs et réglementaires concernant l’émigration et les orientations des politiques publiques, ainsi que sur les mesures visant à garantir leurs droits et renforcer leur contribution au développement humain au Maroc.
Les transferts des MRE se sont élevés en 2007 à quelque 55 milliards de dirhams contre 48 milliards de dirhams l’année d’avant et 18 milliards de dirhams seulement en 1997.
La « Directive retour » adoptée le 18 juin dernier, renforce l’arsenal anti-immigration sur l’espace Union européenne, donnant la possibilité de sévir plus sévèrement contre les « sans papiers » en séjour irrégulier.
Ainsi, le clandestin inscrit au registre du "retour volontaire" disposera de 30 jours maximum pour quitter le territoire européen. Toute attitude que l’administration du pays « d’accueil » considérerait comme un « refus de coopération » du « sans papiers », pourrait coûter à l’immigré irrégulier, jusqu’à 18 mois de détention, dans un centre prévu à cet effet. Suivra ensuite l’expulsion, puis une interdiction de séjour pour une période de cinq ans, dans tout pays membre de l’UE.
La mesure a été décriée par plusieurs personnalités de Gauche et des Organisations de défense des droits de l’Homme.
En Amérique latine des chefs d’Etat, dont Hugo Chavez du Venezuela, ont appelé à une riposte des pays du sud, portant entre autre sur des mesures de rétorsion, à l’endroit des signataires de la Directive.
A ce jour, le Maroc est le premier pays africain, à avoir évoqué les mesures à prendre concernant ses propres ressortissants émigrés en Europe.
Source : Agence Presse Africaine
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