« Les sujets de conflit anciens sont toujours en toile de fond, à savoir la question de la souveraineté sur le Sahara occidental et la rivalité pour le leadership régional. S’y est ajoutée récemment la normalisation par le Maroc de ses relations avec Israël. Ça a été un choc pour l’Algérie qui considère que les Israéliens sont désormais à ses frontières. L’affaire Pegasus – quelque 6 000 numéros de téléphone algériens auraient été espionnés – a également accru la crainte que cette coopération israélo-marocaine se fasse contre l’Algérie », analyse Isabelle Werenfels dans une interview accordée au journal Le Monde.
À lire : Algérie : les raisons de la rupture des relations avec le Maroc
Selon la chercheuse allemande, ces éléments, seuls, n’auraient, toutefois pas provoqué la rupture. « Si l’on veut comprendre pourquoi elle intervient maintenant, il faut aller au-delà de la relation bilatérale entre l’Algérie et le Maroc. Alger veut montrer à la communauté internationale, mais aussi à sa propre population, que le pays est de retour sur la scène internationale après plus d’une décennie d’absence. C’est le signal qui est envoyé », a-t-elle ajouté, soulignant que ce tournant diplomatique est fortement lié au retour aux affaires étrangères de Ramtane Lamamra. « C’est un diplomate expérimenté qui sait comment communiquer avec l’étranger, comment envoyer des messages, fait remarquer la Directrice de la Division Proche/Moyen Orient et Afrique, Stiftung Wissenschaft und Pokitik. Jusqu’ici, le Maroc était bien meilleur en termes de communication extérieure ».