Visas : Les consulats français à l’heure de la biométrie

31 octobre 2006 - 07h41 - France - Ecrit par : L.A

C’est le 14 novembre que les services consulaires français au Maroc se mettent à l’heure de la biométrie. Il s’agit de visas plus fiables, car mieux contrôlés lors de l’octroi ainsi qu’à l’arrivée aux frontières.

Le nouveau procédé a été imposé à l’ensemble des Etats Schengen à la suite d’une décision du Conseil européen en 2004. Celle-ci stipule également qu’en 2008, tous les Etats membres devront définitivement s’aligner sur le système de la biométrie.

La France a décidé de prendre le taureau par les cornes en adoptant le système avant ses voisins, afin d’être prête dans les délais. « Nous sommes l’un des pays qui délivrent le plus de visas (20% des visas Schengen) et disposons donc d’un large réseau de consulats à travers le monde. Nous avons par conséquent un plus grand volume de travail », explique Gilles Bienvenu, consul général de France à Casablanca, lors d’une conférence de presse tenue vendredi dernier à Casablanca. A noter que la biométrie a déjà été testée dans cinq consulats français à travers le monde : Minsk (Biélorussie), Annaba (Algérie), Colombo (Sri Lanka), San Francisco (Etats-Unis) et Bamako (Mali). « Des expériences très satisfaisantes », assure le consul, et qui seront généralisées à une douzaine d’autre pays dès le mois prochain. Au Maroc, trois villes ont été retenues : Casablanca, Rabat et Marrakech.

Aucun changement dans les modalités ni dans les conditions d’octroi des visas ne sera, par ailleurs, opéré. Seulement, l’obtention d’un visa exigera dorénavant le déplacement physique de tous les demandeurs. Ceci est nécessaire pour la numérisation des empreintes digitales et de la photo d’identité des candidats. Les empreintes des 10 doigts seront relevées, et pas seulement celles des pouces, comme c’est le cas pour les visas américains. Heureusement que l’usage de l’encre n’est pas de mise !

Par ailleurs, le déploiement de la biométrie nécessite concrètement la mise en place d’appareils spéciaux ainsi que l’aménagement de guichets supplémentaires. Dans les pays d’accueil, il faudra également munir les postes-frontières de matériels capables de lire les données biométriques.

Le coût de cette opération n’est pas connu, mais l’Etat français assure avoir augmenté de plus de 4% le budget alloué aux services consulaires afin de couvrir ces nouvelles dépenses. En outre, les frais de visas connaîtront également une importante hausse : 60 euros (660 DH) au lieu de 35 (385 DH). La nouvelle tarification entrera en vigueur dès janvier 2007. Et les autres Etats Schengen ne tarderont pas à s’y aligner.

A noter que les premiers détenteurs de visas biométriques auront droit à un traitement de faveur. Et pour cause, des guichets spéciaux leur seront dédiés dans les postes-frontières français équipés, en attendant la généralisation définitive du procédé.

Des visas qui durent

LA biométrie, c’est avant tout la maîtrise de la fraude, et donc une meilleure identification des visiteurs. Selon le consul général, cela permettra l’octroi de visas de longue durée. Le pays d’accueil a pour cela plusieurs garanties. D’abord, la certitude quant à l’identité des entrants. Même un passeport volé ou falsifié ne constitue plus un risque puisque la comparaison des données biométriques rend l’usurpation d’identité impossible. La France pourra ainsi être plus « généreuse » en termes de visas de circulation, d’une durée d’environ 5 ans. Une manière d’ailleurs de s’aligner sur les systèmes adoptés par d’autres pays, comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni, où les longues durées de séjours octroyées justifient les frais de visas élevés.

Ichrak Moubsit - L’Economiste

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Visa

Ces articles devraient vous intéresser :