Kliyeb, mon amour

18 juillet 2007 - 01h41 - Maroc - Ecrit par : L.A

Attisée par l’importante communauté d’expatriés, la vogue des animaux de compagnie fait fureur à Marrakech… entraînant l’éclosion des métiers qui vont avec.

L’heure indique minuit. Comme à son habitude, Delphine déambule dans les allées verdoyantes du quartier chic de la ville. La truffe brillante et la queue frétillante, Caramel, son magnifique Labrador, s’arrête de temps à autre pour humer le sol. Au passage, il n’oublie pas de marquer son territoire par quelques giclées d’urine. Et ce n’est qu’au bout d’une bonne demi-heure de marche que le compagnon à quatre
pattes se décide enfin à faire sa grosse commission, au pied d’un palmier. Delphine s’empresse aussitôt d’emballer l’indélicate crotte dans un sac en papier, qu’elle trimballe depuis le début de la balade.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette scène, pour le moins banale sous d’autres cieux, ne se déroule ni à Paris, ni à Stockholm… mais à Marrakech où, depuis bientôt cinq années, une loi impose aux propriétaires de chiens et autres animaux de compagnie de respecter la propreté de la ville. “Au début, cette loi, édictée à l’époque du Wali Hassad, était surtout destinée aux propriétaires de calèches, qui devaient équiper leurs chevaux de sangles aux allures de couches pour recueillir les excréments. Elle a été ensuite élargie aux animaux de compagnie, de plus en plus nombreux dans la ville”, explique un haut fonctionnaire de la Wilaya de Marrakech.

Conséquence directe de l’explosion de la communauté d’expatriés installés dans la ville (estimée selon les dernières statistiques à 20 000 personnes), la vogue des animaux de compagnie constitue un véritable phénomène social à Marrakech. À la traditionnelle faune locale, constituée principalement de chats de gouttières, d’équidés et divers animaux de trait, s’est ajoutée durant les dernières années une importante population de chiens, d’oiseaux, de tortues, voire de singes et autres animaux domestiques pour le moins insolites. Dans certains quartiers de la ville ocre, cette présence animale foisonnante est palpable à chaque coin de rue.

Vétérinaires, baby-sitters...

Pour répondre à une demande croissante, des métiers tels que celui de vétérinaire, dresseur de chiens ou plus insolite encore, baby-sitter pour animaux de compagnie, se sont multipliés à vue d’œil. “Lorsque j’ai ouvert mon cabinet au milieu des années 70, j’étais seul sur le marché. L’essentiel de mes consultations concernait des animaux tels que les chiens de garde, les chevaux et les ânes. Aujourd’hui, je reçois dans mon cabinet une clientèle très cosmopolite, avec des espèces de plus en plus variées. Et surtout, le nombre de mes confrères exerçant à Marrakech a été multiplié par quatre”, affirme le docteur Abdelkrim Bennis, doyen des vétérinaires de Marrakech et fondateur de la SPANA.

Avec dix-huit professionnels, Marrakech compte actuellement parmi les villes marocaines les plus nanties en matière de cabinets de vétérinaire. Le Docteur Lamrani Mohamed, copropriétaire de la clinique vétérinaire Yasmine, fait justement partie de cette nouvelle vague de “vétos” installés durant les dix dernières années. “Même si les expatriés européens ne constituent que le tiers de nos clients, ils se distinguent des nationaux par la fréquence de leurs consultations. Tandis que les Marocains ne se soucient généralement que des vaccins, des clients européens nous ramènent leurs chats ou leurs chiens pour des pathologies aussi variées que le rhume, l’anorexie, l’obésité, voire pour… une dépression nerveuse”, nous déclare ce praticien qui, pour répondre à une demande croissante, projette d’ouvrir durant les prochains mois, la plus grande clinique vétérinaire du Maroc. “Ce sera un établissement d’une superficie de 300 mètres carrés qui sera équipé des dernières technologies en matière de médecine pour animaux”, précise-t-il.

De leur côté, les commerçants, ayant flairé la manne, n’hésitent plus à équiper leurs magasins de rayons spécialement dédiés à la faune domestique. Laisses, muselières, os en polystyrène, jouets animaliers et vitamines pour chats et chiens sont ainsi exposés sur ces étals. Le chef du rayon animalier d’une grande surface de Marrakech nous déclare à ce propos : “Avec une moyenne de quatre tonnes écoulés chaque mois, notre supermarché caracole en tête des magasins de l’enseigne en matière de vente de nourriture pour chiens et chats”. Mais malgré cette effervescence, Marrakech reste étrangement dépourvue d’animaleries et de salons de coiffure pour animaux domestiques, pourtant nombreux dans des villes comme Casablanca et Rabat… Avis aux investisseurs !

TelQuel - Majdoulein El Atouabi

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Sujets associés : Marrakech - Mode - Nature

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