Bancassurance : 3 milliards de chiffre d’affaires en 2006

29 octobre 2007 - 23h42 - Economie - Ecrit par : L.A

Bon cru pour la bancassurance en 2006. Le réseau bancaire toutes institutions confondues a récolté 3 milliards de primes, soit 30,2% de plus qu’en 2005. Toutefois, la contribution de cette activité demeure marginale dans le chiffre d’affaires global du secteur des assurances. Elle a certes progressé de 3 points, mais elle se limite à 20% seulement. Les commissions qui en découlent ont cru de 13,7% à 120,7 millions de DH, soit 10 points de progression en moins qu’en 2005. C’est ce qui ressort du bilan d’activité réalisé par la direction des Assurances et de la Prévoyance sociale (Daps) au ministère des Finances.

Les banques sont de plus en plus conscientes de l’importance de la bancassurance. Pour preuve, les guichets qui distribuent ces produits sont passés de 2.546 à 2.669 en une seule année. Le tiers de ce réseau est concentré sur l’axe Casa/Rabat. Le taux moyen de règlement des primes par les banques aux compagnies d’assurances varie à 100% pour Attijariwafa bank, Banque Populaire, BMCI et Poste Maroc. Les moins performants sont Crédit du Maroc et CIH classés dans la catégorie 87 à 90%.

La Banque Populaire est le premier réseau de distribution avec 611 agences. Elle est suivie d’Attijariwafa bank (540 agences) et Crédit Agricole du Maroc (268 agences). Outre le réseau bancaire, 367 bureaux de poste proposent des produits d’assurances. Mais l’offre postale est limitée aux couvertures médicales à bas coûts.

Avoir le réseau le plus étendu ne signifie pas pour autant drainer le plus de chiffre d’affaires. En effet, Attijariwafa bank est de loin le leader de la bancassurance, en termes de primes émises avec 36,68% de part de marché, soit 8 points de plus qu’en 2005. Cela représente un chiffre d’affaires de 1,1 milliard de DH. 91,8% de cette somme émane du segment « vie et capitalisation ». Cela témoigne du succès des produits d’épargne retraite et éducation distribués dans les agences. Attijarawafa bank s’est d’ailleurs fixé pour objectif la vente d’un crédit et d’un contrat de bancassurance avec chaque compte.

Avec un réseau de 181 guichets, BMCE passe de la troisième à la deuxième position après avoir pris trois points de part de marché. Le groupe détient 25,62% du chiffre d’affaires global, soit 758 millions de DH. Cette performance s’explique principalement par sa nouvelle formule de retraite complémentaire proposé en partenariat avec RMA Watanya. Il faut atteindre la fin de cette année pour mesurer l’impact de son offensive « La Vie en bleu ».

La concurrence entre Attijariwafa bank et BMCE bank cache une rivalité entre les filiales d’assurances des deux groupes, à savoir : Wafa Assurance et RMA Watanya. Les deux compagnies déploient leurs armes commerciales pour conquérir les clients via les agences bancaires.

Le réseau le plus large de bancassurance, à savoir la Banque Populaire, dégringole à la troisième place avec 18,33% de part de marché, après avoir perdu 7 points en une année. Le groupe n’a organisé aucune riposte face aux offensives commerciales de ces concurrents. Cela lui a fait perdre sa position de challenger.

A noter qu’Attijariwafa bank réalise 29,5% des commissions issues de la bancassurance (35,8 millions de DH) contre 22,38% pour BMCE Bank et 17,92% pour la Banque Populaire. Les trois premiers opérateurs de ce marché concentrent 80,3% du chiffre d’affaires et 69,8% des commissions. La branche « vie et capitalisation » est le principal vecteur de croissance de la bancassaurance. Elle concentre 90% des primes émises, mais sa progression est en perte de vitesse. Elle est passée de 47,6% entre 2004 et 2005 à 34,7% une année après.

Les formules de retraite complémentaire commercialisées dans les agences bancaires sont à l’origine de cette situation. L’assistance demeure la branche qui dépend le plus du système bancaire. Près de 73% des primes qu’elle génère émanent de ce canal de distribution. Ce dernier demeure très peu actif pour la commercialisation des polices de « maladie et accidents corporels » (1,57%) et « assurance crédit » (1,61%). Les primes émises dans la bancassurance occupent 45,54% du chiffre d’affaires global des quatre branches précitées. Mais la part des commissions qu’elles génèrent a baissé de 5 points pour atteindre 29%.

Compagnies d’assurance : Les grands perdants

Axa Assurance Maroc et Atlanta sont les grands perdants sur le marché de la bancassurance en 2006. La contribution du réseau bancaire dans l’activité vie et capitalisation de la première compagnie est passé de 49% à 28% en un an. Et pour cause, Attijariwafa bank a transféré trois de ses plus importants contrats (Tijari, Capital Education et Activ) chez Wafa Assurance. Cela a permis à cette dernière de réaliser 88% (au lieu de 81% en 2005) de ses primes en « vie et capitalisation » via le réseau de sa société mère (Attijariwafa bank). Par ailleurs, Atlanta a perdu le quart de son chiffre d’affaires bancassurance réalisé en « vie et capitalisation » à cause la chute des primes émanant de la banque populaire (-69%).

L’Economiste - N. Sqalli

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