Belgique : un RME disparu depuis quatre mois

10 mars 2007 - 00h00 - Belgique - Ecrit par : L.A

"Bon débarras" , répondent les policiers au père d’un patron de café disparu mystérieusement depuis le 9 novembre.

Un patron de café de Quaregnon, M. Ishac Aouragh, 26 ans, résidant chez ses parents, rue des Bonniers à Pâturages, n’a plus donné signe de vie depuis le 9 novembre 2006. Le patron du Petit Saez fait usage d’un véhicule de location qui n’est pas non plus retrouvé, une Volvo V50 grise immatriculée VLC.881.

L’affaire est connue du parquet de Mons mais la famille, ses parents et ses cinq frères et soeurs sont perplexes.

Quatre mois après, aucun avis de signalement n’a été diffusé. Le nom d’Ishac Aouragh ne figure pas sur le site de la police fédérale (où l’on trouve par contre des disparus... entre-temps retrouvés). Le magistrat en charge répond à la soeur aînée du disparu qu’il attend depuis un mois et demi le retour du dossier qui se trouverait dans une zone de police bruxelloise.

Norah, enfin, déclare que lorsque son père Aomar, 65 ans, s’est présenté à la police, il a été reçu par un inspecteur qui lui a prétendu textuellement que la disparition d’Ishac Aouragh était "un bon débarras" (sic).

La famille en est à imprimer elle-même les avis de recherche. Elle est inquiète et craint le pire. Selon elle, Ishac Aouragh n’avait aucun motif de disparaître volontairement. Il n’était pas dépressif. Son GSM, un Samsung, n’est plus actif. Ses comptes en banque chez Dexia n’ont plus bougé.

Les paramètres habituels d’une disparition inquiétante semblent réunis et la famille demande qu’après quatre mois la justice mène une enquête à la mesure. Sans citer de nom ni jeter de soupçon, la présence dans l’entourage de personnes connues de la justice doit inciter la justice à ne plus tergiverser.

Ishac Aouragh est connu à Pâturages où sa famille vit depuis 15 ans. Ishac a tenu la friterie - "la seule friterie marocaine", dit sa soeur - près de la maison communale et l’a revendue pour ce café à Quaregnon. Avec un associé - possédant un alibi en béton -, Ishac a ouvert le Petit Saez.

Ses proches n’ont connaissance d’aucun incident particulier dans les jours qui ont précédé sa disparition : au soir du 9 novembre, Ishac fête chez ses parents les 11 ans de son petit frère auquel il offre d’ailleurs un MP4.

À un moment, Ishac quitte la maison, prévient qu’il revient dans un instant. Pour un appel de GSM ? Envie subite de griller une cigarette ?

Au bout d’un moment, Ishac Aouragh a tout simplement disparu. On ne s’inquiète pas immédiatement : on perd du temps à supposer qu’il a pu se rendre en Région bruxelloise où vivent des cousins.

On vérifiera bien plus tard qu’Ishac n’a mis les pieds chez aucun d’eux. Les Aouragh ont de la famille aux Pays-Bas (Amsterdam), en Allemagne, rien.

En janvier, le père se rend au Maroc, dans le Rif, à une demi-heure de Nador : personne ne sait rien. Selon la famille, Ishac n’a jamais eu de problème majeur avec la justice. Personne ne sait comment il était vêtu mais, insiste Norah, Ishac est toujours tiré à quatre épingles, méticuleux dans le choix de ses vêtements.

C’est un grand fort de 1 m 85 et 90 kilos, qui aime sortir. En Région bruxelloise, il fréquente Schaerbeek, le Midi et le parvis Saint-Antoine à Forest. Il connaît Anvers. Après quatre mois, les parents, frères et soeurs veulent espérer, mais ils ont un très mauvais pressentiment.

Gilbert Dupont - La Dernière Heure

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