20 MDH de dépenses par an pour la sécurité informatique

15 janvier 2008 - 23h55 - Economie - Ecrit par : L.A

La sécurité est la préoccupation majeure, quel que soit le domaine dans lequel on se place. C’est encore plus vrai pour l’informatique qui, depuis des années, prend une place croissante dans le fonctionnement d’une entreprise. « Personne ne peut se passer de cette dernière. Cela devient d’autant plus critique, sachant qu’à tout moment un virus peut en perturber le mécanisme », explique un ingénieur informaticien. D’ailleurs, internet qui a fait son incursion un peu partout est une sorte d’océan qui pullule de logiciels viraux prêts à attaquer les ordinateurs et réseaux non protégés. « Au niveau des opérateurs, il y a déjà un filtrage appréciable qui est fait », explique Amine Mounir Alaoui, DG de CBI. Ce qui ne signifie pas qu’on puisse pour autant se passer d’un antivirus. Sur le net, il est possible de télécharger un logiciel gratuit.

Dans ce modèle économique, les entreprises gagnent de l’argent grâce à l’abonnement et le paiement des mises à jour. Dans le circuit plus traditionnel de l’achat du logiciel, un antivirus coûte entre 200 à 500 DH selon les marques, les antivirus les plus sophistiqués étant commercialisés à 1 000 DH. Dans ce business, le piratage reste néanmoins marginal. En effet, un antivirus doit être remis à jour en permanence. En outre, à l’achat d’un ordinateur neuf, le logiciel n’est valable que pendant une durée déterminée, variant de 6 mois à un an dans le meilleur des cas. Passé ce délai, l’ordinateur devient aussi perméable qu’une passoire.

9 000 DH pour un détecteur biométrique

Si sécurité informatique rime avec antivirus, c’est que ce type de logiciels représente 80% du business en volume. En valeur cela ne représente que 20 MDH au Maroc... « Au maximum ! », explique-t-on du côté de CBI. En effet, la sécurité informatique ne se limite pas aux seuls antivirus. C’est un domaine très vaste et qui couvre plusieurs niveaux de sécurité. Cela passe par le contrôle d’accès, c’est-à-dire la gestion de mots de passe, le firewall qui sécurise l’intégralité du système d’information des entreprises contre toute attaque virale en interdisant ou autorisant certains types de connexion, voire des solutions plus triviales comme le filtrage des emails inopportuns ou « spam » qui viennent déranger les employés ou plus stratégiques comme les systèmes de détection d’intrusion par un pirate informatique dans le réseau.

« On peut même proposer de sécuriser un réseau à travers la biométrie, c’est-à-dire l’identification de l’utilisateur à travers son empreinte digitale, voire sa rétine », explique Lahsen Hsaine, chef des projets chez Finov, entreprise qui a introduit sur le marché local un système permettant de suivre à la trace les centres d’intérêt d’un internaute. Il suffit d’un détecteur biométrique qui coûte 9 000 DH, selon la même entreprise, par appareil. Cela reste néanmoins cher, comparé à des réglages de contrôle d’accès par code personnel. Il reste que « pour le moment, il y a un vide juridique en matière de réglementation », signifie t-on.

En réalité, « la sécurité informatique reste un domaine essentiellement logiciel, c’est-à-dire du software, donc immatériel. En matière de hardware, c’est-à-dire le matériel, les outils sont limités », fait remarquer Salah Ouardi, manager régional des ventes en Afrique du Nord chez Dell. On utilise tout simplement des cadenas.

La sécurité reste un domaine essentiellement immatériel

« Le plus simple est encore de procéder à un audit des flux et applications qui circulent sur le réseau IP (Internet Protocol). Cela permet d’identifier les pics d’activité et d’optimiser les ressources internet de l’entreprise. On limite l’utilisation pour ceux qui en ont le moins besoin au profit des plus gourmands ... L’autre application est d’identifier les usages non professionnels qui en sont faits », explique Lahsen Hsaine. Cependant, cela nécessite un module, une « sonde », qui coûte près de 80 000 DH.

Par ailleurs, il existe une certification Iso destinée à normaliser les processus afin de sécuriser un réseau informatique. Pour Karim Hamdaoui, consultant chez LMPS, l’objectif est de sécuriser aussi bien le matériel que l’immatériel. Le matériel, en dotant l’entreprise de serveurs de secours afin de ne pas perdre les données, voire se prémunir contre des attaques physiques des locaux. L’immatériel, en établissant une hiérarchie dans l’accès à l’information, voire en contrôlant les flux d’informations afin de se prémunir contre des fuites éventuelles. « Parfois ce sont les employés qui sont eux-mêmes source d’insécurité pour l’entreprise », conclut M. Ouardi. Peu importe la solution à laquelle on a recours, la finalité reste de sauvegarder son patrimoine : le savoir. Dans une société de l’information c’est la source de toute richesse.

La vie éco - Noredine El Abbassi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Hi Tech - Informatique - Budget - Internet

Ces articles devraient vous intéresser :

Les travaux du câble sous-marin « Medusa » traversant le Maroc, bientôt lancés

La construction de « Medusa », le câble sous-marin devant relier l’Afrique du Nord au sud de l’Europe en passant par le Maroc, va bientôt démarrer. Il vise à favoriser la connectivité dans la région.

AliExpress et Shein : la douane marocaine mène la vie dure aux acheteurs

Malgré la suppression de l’exonération des frais de douane sur les transactions d’une valeur inférieure à 1 250 DH, les Marocains n’ont pas arrêté de faire des achats en ligne à l’international, notamment sur les sites chinois (AliExpress et Shein)....

Le Maroc doit-il s’inquiéter pour le sabotage des câbles sous-marins ?

Après le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, le Maroc doit-il craindre celui des câbles sous-marins utilisés pour l’Internet ou l’électricité ?

Des influenceurs marocains impliqués dans des achats immobiliers illégaux à l’étranger

L’Office des changes a découvert que des influenceurs et créateurs de contenu sur Internet ont des propriétés non déclarées à l’étranger et violent les textes régissant le change.

Le Maroc accélère sur la 5G en vue de la coupe du monde 2030

Le ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration aura à charge la gestion des télécommunications lors de la coupe du monde 2030. Ainsi en a décidé le Comité marocain d’organisation du tournoi.

Taxes en hausse au Maroc : les téléphones coûteront plus cher

Le gouvernement marocain prévoit d’augmenter le droit d’importation appliqué aux smartphones. Par conséquent, les prix de ces appareils pourraient augmenter de façon significative.

Fonctionnaires marocains : une décennie de croissance salariale

Entre 2012 et 2022, le salaire moyen dans la fonction publique marocaine a connu une hausse de 15,1 %, selon le ministère de l’Économie et des finances.

Office des changes au Maroc : du nouveau pour l’e-commerce

Les jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies ont désormais une dotation commerce électronique plafonnée à un million de dirhams par année civile, selon la version 2024 de l’Instruction générale des opérations de change (IGOC).

Capgemini a recruté cette année 2000 ingénieurs au Maroc

Le Maroc entend devenir l’une des destinations mondiales de l’ingénierie technologique. À cet effet, le gouvernement a signé, mardi, deux mémorandums d’entente avec Capgemini, entreprise internationale spécialisée dans le conseil et la transformation...

Le Maroc investit massivement dans sa défense et son industrie militaire

Le budget du ministère marocain de la Défense nationale devrait atteindre 124,7 milliards de dirhams l’année prochaine, selon le Projet de loi de finances (PLF) 2024. Un budget en hausse d’environ 5 milliards de dirhams par rapport à 2023.