Un djihadiste emprisonné au Maroc veut purger sa peine en France

7 septembre 2007 - 00h47 - France - Ecrit par : L.A

Condamné et emprisonné au Maroc pour avoir tenté de préparer un attentat, le français Richard Robert exprime aujourd’hui son repentir.

Le passé d’extrémiste de Richard Robert est-il désormais derrière lui ? Celui que l’on surnommait « l’émir aux yeux bleus » s’est repenti et souhaite aujourd’hui témoigner de son erreur. Cette erreur, c’est celle de s’être rapproché des cercles salafistes, tenants d’un islam ancestral, qui sévissaient en 2003 au Maroc.

A l’époque, en mai 2003, un terrible attentat fait 45 morts à Casablanca. En septembre, Richard Robert est arrêté et jugé pour avoir appartenu à un groupe qui projetait de réaliser d’autres attentats sur le sol marocain. L’homme clame son innocence. Mais il est condamné à perpétuité.

Dans un entretien téléphonique réalisé par Paul Maniglier, ancien correspondant du Figaro au Maroc, et diffusé jeudi sur France Info, l’homme âgé de 34 ans fait part de son « égarement » et veut témoigner de sa bonne foi et de son repentir. « Pour que les jeunes français ne reproduisent pas mon erreur », affirme-t-il. Le « mollah de Saint Etienne » a sollicité un rendez-vous avec un prêtre afin de se convertir au christianisme.

« Les conventions doivent être appliquées »

Mais Richard Robert a un autre souhait : revenir en France pour purger sa peine. « Cela est possible. Une convention entre le Maroc et la France signée le 10 août 1981 autorise ce genre de transfert », explique Vincent Courcelle-Labrousse, l’avocat de Richard Robert. « S’il existe des conventions, c’est pour qu’elles soient appliquées », s’exclame-t-il.

Car, à ce niveau, les démarches piétinent. L’avocat de l’ancien djihadiste a envoyé, comme le prévoit la procédure, un courrier en recommandé au ministère de la Justice pour leur demander la position de la France sur cette question. « Ils m’ont répondu par mail en me disant que ce n’était pas la pratique de procéder à ce genre de rapatriement », s’insurge maître Courcelle-Labrousse.

Et de conclure : « On fait beaucoup d’efforts pour les infirmières bulgares mais je n’ai pas le sentiment que pour les affaires de « base », il y ait beaucoup d’entrain ».

Le Figaro - Vincent Fertey

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Terrorisme - Procès - Prison

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc frappe un grand coup dans la lutte contre le terrorisme

Une cinquantaine d’individus ont été arrêtés mercredi au Maroc lors d’une importante opération visant des membres présumés de groupes djihadistes.

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...

Le Maroc, bon élève en matière de lutte antiterroriste

Le Maroc affiche l’un des niveaux de sécurité antiterroriste les plus élevés au monde. Avec un score de 0,757, le royaume est classé 83ᵉ dans la catégorie des pays les plus épargnés des actes terroristes, selon l’édition 2023 de l’Indice mondial du...

Terrorisme au Maroc : une lutte permanente depuis 2003

L’extrémisme islamiste au Maroc a été marqué par cinq moments forts, dont notamment les attentats de Casablanca en 2003 et 2007, le printemps arabe en 2011, et la création de l’État islamique (EI) en 2014. Pour lutter contre le phénomène, les autorités...

Au Maroc, la lutte contre le blanchiment d’argent rapporte

Le Maroc mène efficacement la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. En tout, près de 11 milliards de dirhams ont été saisis en 2022.

Latifa Ibn Ziaten : « J’ai réussi à sauver beaucoup de jeunes, de familles… »

11 ans après l’assassinat de son fils, le maréchal des logis-chef Imad, une des victimes du terroriste Mohammed Merah, la militante franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten poursuit son combat pour la paix et la promotion du dialogue et du respect mutuel.

Une cellule préparant des attentats au Maroc démantelée

Le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), se basant sur des informations fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a annoncé le démantèlement d’une cellule terroriste liée à l’organisation Daech. Cette...

Décès de Malika El Aroud, « La Veuve noire du Jihad »

Malika El Aroud, condamnée pour terrorisme en 2008, est décédée à l’âge de 64 ans. Cette femme, qui avait la double nationalité belge et marocaine, avait été déchue de sa nationalité belge en 2017 pour avoir « gravement manqué à ses devoirs de...

Latifa Ibn Ziaten : « Les jeunes ne sont pas nés terroristes, mais on les pousse à l’être »

Depuis 2012, la militante franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten, mère du maréchal des logis-chef Imad, une des victimes du terroriste Mohammed Merah, travaille avec les familles et les communautés pour empêcher les jeunes de tomber dans le piège de...

Maroc : l’agent immobilier associé à la lutte contre le blanchiment d’argent

Le Maroc veut impliquer la profession de l’agent immobilier dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Mais sa réglementation s’avère avant tout urgente.