Depuis plusieurs mois, chacun va de son mot pour dire tout le mal qu’il pense de la langue française. D’après un sondage réalisé par le site Hespress, près de 86% des interrogés (plus de 40.000 votants tout de même) souhaitent le remplacement de la langue de Molière par la langue de Shakespeare à l’école. Pourquoi un tel désamour de la part des Marocains ? Les sondés lui reprochent ses limites dans l’accès au savoir et aux opportunités économiques, en premier lieu le marché du travail.
Cette position a reçu cette semaine un soutien de poids. Dans une interview publiée cette semaine, le Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a estimé que la langue anglaise est la langue de la science, de la technologie et du commerce. Il aurait, dit-il, souhaité parler anglais car cela l’aurait beaucoup aidé dans ses déplacements à l’étranger.
Pour la langue française, seuls 14% d’irréductibles considèrent qu’il faut garder le statuquo et laisser cette langue en tant que première langue vivante dans le pays.
Justement, une commission mise en place par le Roi Mohammed VI doit rendre ses conclusions au souverain avant la fin du mois. Parmi les propositions les plus discutées au sein de cette instance, le remplacement du français par l’anglais en tant que première langue.
Mais de là à remplacer le français par l’anglais, il y a un pas que le Maroc aura du mal à franchir. Si cela doit être le cas au Maroc, il faudra plusieurs générations pour finaliser cette réforme. Il est même question de l’intégration de la darija (langue dialectale) dans le système éducatif, mais ça c’est une autre histoire.