Coup de froid sur l’industrie

25 décembre 2008 - 12h58 - Economie - Ecrit par : L.A

L’industrie a tourné au ralenti pendant le mois de novembre. C’est ce qui ressort de la dernière enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib (BAM) publiée le 19 décembre. En effet, 44% des industriels interrogés par la banque centrale évoquent une baisse de la production. Les machines n’ont tourné qu’à 69% de leur capacité, chiffre en chute de 1 point par rapport à octobre.

Ce recul est plus important dans l’agroalimentaire et les industries chimiques et parachimiques. Dans le premier, ce sont 48% des opérateurs de l’échantillon de 400 entreprises de BAM qui affirment faire face à une baisse de l’activité contre 27% parlant de hausse. Pour la chimie et parachimie, le camp de la baisse est encore plus important, avec 54% de l’échantillon interrogé.

Dans les autres secteurs, le constat est plutôt nuancé avec une légère tendance à la hausse. Le plus surprenant est l’avis des opérateurs textiles. Ceux interrogés par BAM affirment, dans leur majorité, avoir enregistré une hausse de la production en novembre dernier. Ils sont exactement 48% à avoir donné cette réponse contre 22% qui affirment le contraire. La stagnation a concerné 30% de l’échantillon.

Cette opinion dominante de hausse de production dans le textile d’un mois à l’autre est à relativiser parce que succède à un mois d’octobre catastrophique pour le textile. Les chiffres du Commerce extérieur montrent qu’à la fin de ce mois-là, les exportations de textile et confection ont baissé de 6,6%. Cette période a été marquée par de fortes intempéries et qui ont notamment paralysé la zone industrielle de Tanger. Des opérateurs faisaient même état d’une baisse de l’activité de 10 à 25%. Quoi qu’il en soit, les textiliens interrogés par BAM semblent vivre, dans l’ensemble, une réelle embellie. Ainsi, ils sont 45% contre 31% à déclarer une hausse des ventes globales et 34% contre 25% à constater une hausse des commandes. Côté prévisions pour les trois mois à venir, la majorité de l’échantillon s’attend à un coup de froid sur l’activité.

Réduction du personnel chez les sous-traitants automobiles

Dans le club des secteurs haussiers, l’on trouve aussi les industries mécaniques et métallurgiques (MM) et les industries électriques et électroniques (EE). Pour les MM, ils sont 33% à parler de hausse contre 24% à la baisse. La stagnation concerne 43%. Quant aux industries électriques et électroniques, une majorité d’opérateurs (49%) fait état d’une hausse de la production au mois de novembre contre 34% qui constatent une baisse. Là encore, le résultat de l’enquête est à rapprocher avec d’autres éléments. Le premier est le fait qu’aussi bien les MM que les EE sont des fournisseurs d’autres secteurs. Ils dépendent donc de la bonne santé de ces secteurs utilisateurs. Sur cette liste figurent, entre autres, l’automobile et l’immobilier. Le premier est frappé de plein fouet par les effets de la crise financière internationale.

Le Maroc n’échappe que partiellement à cette tendance. S’il n’y a pas encore des fermetures de sites ou des arrêts de production, il est certain que des sous-traitants automobiles ont réduit leur personnel intérimaire. Cela est synonyme de baisse de la production. En conséquence, la demande adressée aux fournisseurs de produits intermédiaires (MM et EE en particulier) devrait elle aussi ralentir.

Quant à l’immobilier, difficile d’affirmer une baisse de la production. L’on parle, ici et là, d’un ralentissement notamment dans le haut standing. Par ailleurs, le délai observé de l’achèvement des chantiers a tendance à se prolonger. Cela peut signifier que même la demande adressée aux fournisseurs de matériaux de construction s’essouffle. Mais il n’y a pas de chiffres corroborant cette idée. Néanmoins, l’on sait que la demande étrangère, elle, est en baisse notamment en provenance des marchés immobiliers en France et en Espagne.

L’analyse des réponses concernant les ventes pour le mois de novembre permet de s’apercevoir qu’il y a bel et bien un coup de froid sur les secteurs MM et EE. Pour le premier, 27% parlent de hausse contre 22% pour la baisse. L’écart n’est pas très important. En revanche, la majorité de 51% évoque une stagnation des ventes. Dans l’électricité et l’électronique, le constat de baisse l’emporte. Une majorité de 52% déclare avoir assister à un recul des ventes au mois de novembre contre 47% pour la hausse. La stagnation n’a concerné que 1% de l’échantillon de BAM. Les prévisions à trois mois confirment les opinions optimistes des opérateurs des MM et EE. Dans le premier secteur, ils sont 33% à parler d’une hausse de la production à moyen terme. Cette proportion est de 47% dans le secteur électrique et électronique.

En ce qui concerne les prix, l’enquête de BAM note qu’ils sont en baisse continue pour les produits finis.

Source : L’Economiste - Nabil Taoufik

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Sujets associés : Textile - Automobile - Bank Al-Maghrib (BAM) - Crise économique - Alimentation

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