le Maroc, carrefour de la diplomatie Arabe

4 avril 2004 - 10h26 - Maroc - Ecrit par :

Le Prince Saoud Al Faycal, ministre saoudien des Affaires étrangères, a été accuelli hier à Rabat par son homologue marocain Mohamed Benaïssa.
La visite du chef de la diplomatie souadien s’inscrit dans le cadre de concertation pour la tenue d’un Sommet arabe. Cette visite précède celle que doit effectuer ce dimanche à Casablanca le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Après le report du Sommet de la Ligue arabe à Tunis, au vu de la situation alarmante au Proche-Orient et avec les menaces qui planent sur le Président Yasser Arafat, les pays arabes s’interrogent.

Il faut agir, mais comment ? Une action interarabe commune semble nécessaire mais difficile à mettre en place après l’échec du rendez-vous de Tunis.

Le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Amr Moussa, a entamé pour cela une tournée arabe, à la recherche d’une « diplomatie calme » pour relancer le sommet. Ce voyage a débuté au Maghreb. Après la Tunisie et la Libye, Amr Moussa arrive aujourd’hui dans notre pays pour une visite de deux jours. Sa tournée le mènera ensuite dans plusieurs autres pays arabes.

L’Algérie ayant demandé à ce que le calendrier de la visite de Amr Moussa, prévue dans cette tournée, soit différé pour cause des élections. La mission du secrétaire général est très claire et pressante aujourd’hui. Trouver un consensus arabe afin d’assurer le succès d’un sommet arabe sous la présidence de la Tunisie.

Les activités diplomatiques sont passées à la vitesse supérieure dans la région, afin de trouver une issue à la crise et de surmonter les obstacles auxquels fait face l’unification des rangs arabes en ce moment. La rencontre vendredi de Sa Majesté le Roi Mohammed VI avec le Prince Abdallah Ibn Abdelaziz intervient d’ailleurs dans ce sens.

Le Maroc défend aujourd’hui les avis qui appellent à une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères pour unifier les points de vue.

Amr Moussa a alors commencé sa tournée en Tunisie où il a été reçu vendredi par le Président Zine El Abidine Ben Ali. La Tunisie continue de clamer haut son droit d’organiser le sommet arabe dont elle a annoncé le report sine die il y a une semaine. Aujourd’hui, le lieu du sommet, sa présidence ainsi que son contenu semblent encore sujets de divergence dans le monde arabe.

“ Nous poursuivons la concertation pour nous entendre sur tous les points à même de nous aider à reprendre ou à tenir le sommet dans les plus brefs délais ”, déclarait Amr Moussa vendredi soir à Tunis.

Cette entretien fut d’ailleurs l’occasion pour le Président Ben Ali de “ confirmer le ferme attachement de la Tunisie à réaliser la réforme intégrale de l’action arabe commune et d’en assurer la mutation qualitative souhaitée ”.

La Tunisie, rappelons-le, tient toujours à sa décision de réunir le sommet arabe.
L’Egypte est monté au créneau depuis l’annonce du report pour proposer de l’accueillir. Une des solutions qui se profile à l’horizon est d’ailleurs la tenue d’un sommet arabe en Egypte sous présidence tunisienne.

Le Maroc estime pour sa part que tant que la Tunisie ne s’est pas désistée, il serait impossible de tenir un sommet ailleurs. Après Tunis, le secrétaire général de la Ligue arabe s’est ensuite rendu samedi à Tripoli, pour s’entretenir avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Cette rencontre affiche le même ordre du jour ; la tenue du prochain sommet arabe.

Dans la conjoncture cruciale où vit la région en ce moment, la mission de Amr Moussa semble difficile. Unifier les rangs et mettre tous les avis au diapason afin d’amener les différents pays arabes à revenir à la table des discussions.

Plusieurs sujets urgents d’actualité sont en attente d’être discutés. Notamment les réformes du projet américain du Grand Moyen-Orient. Ceci sans oublier les récentes menaces proférées par Israël à l’encontre du Président Yasser Arafat.

Des menaces suite auxquelles Moussa a appelé hier à une action arabe et internationale, tout en dénonçant l’action de la police israélienne sur l’esplanade des Mosquées et l’incursion dans la bande de Gaza.

Aziza Nait Sibaha - Lematin.ma

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