Le Maroc commémore les attentats du 16 mai 2003

17 mai 2004 - 11h12 - Maroc - Ecrit par :

Le Maroc a commémoré dimanche les attentats suicides du 16 mai 2003 avec notamment l’observation d’une minute de silence à l’appel de l’Association marocaine de lutte contre la haine et le racisme.

Cette association, créée au lendemain des cinq attaques qui ont fait 45 morts et une centaine de blessés, a également demandé aux Marocains de porter ou d’accrocher dimanche sur les façades des maisons le drapeau national aux couleurs rouge et vert.

"Cette minute de silence à travers le royaume ainsi que le port du drapeau marocain sont dédiés à la mémoire des victimes", a souligné un responsable de cette association dirigée par le chroniqueur, Jamal Baraoui.

Dans le cadre de cette commémoration, la radio marocaine 2 M a pour sa part diffusé dimanche une série de chansons en langue arabe dénonçant le terrorisme, "l’obscurantisme et les tueries".

Ces chansons, dont certaines s’intitulent "Ne touche pas à mon pays" (Maroc), ont appelé à "la paix, la concorde, l’amitié et l’amour".

Le 16 mai 2003, peu avant 22h00 locale, la ville de Casablanca avait été secouée par cinq attentats-suicides quasi simultanés qui ont fait 45 morts, dont 12 kamikazes, et une centaine de blessés. La majorité des victimes étaient de nationalité marocaine. Quatre Espagnols, trois Français et un italien sont également morts à la suite de ces attaques.

La commémoration des attentats du 16 mai 2003 a été également marquée à Casablanca par l’organisation de nombreuses activités sur la place Mohammed V, là où le roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol Jose Luis Zapatero avaient inauguré le 24 avril dernier une stèle à la mémoire des victimes.

A la Casa Espana - cercle hispanique où avaient péri près d’une vingtaine de personnes - des centaines de jeunes tous habillés en blanc et coiffés d’une casquette rouge se sont rassemblés pour condamner le terrorisme, a constaté un journaliste de l’AFP. La Casa de Espana doit être réouverte officiellement dimanche après un an de reconstruction.

Le secrétariat d’Etat à la Jeunesse a érigé sur la place Mohammed V, en plein centre de Casablanca, une vingtaine de stands où notamment des poèmes ont été lus et des pétitions contre le terrorisme signées.

Cette journée commémorative prévoit également dans cette ville des discours d’un rabbin et d’un imam appelant à la "tolérance, la paix et l’amitié".

Dimanche, la presse marocaine a consacré une place importante au premier anniversaire du 16 mai 2003, le journal Al Ittihad Al Ichtiraki estimant que "l’unique réponse à la menace terroriste réside dans le maintien du cap des réformes".

Son confrère Al Alam soulignait que ce "16 mai 2004 ne devrait pas être consacré aux larmes, mais à la réflexion sur les vrais causes du drame afin que nous puissions les extirper de la source".

Selon ce journal, "l’approche sécuritaire doit traiter ce phénomène, mais elle est insuffisante pour empêcher la répétition des évènements du 16 mai

"Rien ne justifie le terrorisme" a estimé de son côté le journal L’Opinion.

AFP

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Sujets associés : Casablanca - Terrorisme - Attentats de Casablanca

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