Un magistrat marocain propose la castration chimique des pédophiles

12 août 2013 - 19h05 - Maroc - Ecrit par : J.L

Mohamed Khadraoui, juge à la Cour de Cassation, a expliqué à Bladi.net être partisan de la castration chimique des pédophiles, et estime que le système de sanction marocain reste traditionnel, proposant à cet égard des condamnations à des travaux d’utilité publique dans certains cas.

Le magistrat veut ainsi apporter son point de vue de juriste dans le débat politisé de l’affaire du pédophile espagnol Daniel Galvan, condamné à 30 ans de prison au Maroc pour avoir violé 11 enfants, à Kénitra, avant d’être gracié par le Roi Mohammed VI.

Révolté par l’image véhiculé à tort sur le Maroc, Mohamed Khadraoui nous confie qu’il a même exposé son idée au chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, qui lui a répondu prudemment qu’"il faut en discuter à tête reposée".

Mohamed Khadraoui s’inspire des lois déjà adoptées par des pays occidentaux, comme le Danemark, la Norvège, la Belgique, l’Allemagne et les Etats-Unis d’Amérique et plus récemment la Russie, où les pédophiles sont soumis à la castration chimique.

Le juriste s’interroge sur ce "qui serait arrivé si nous avions castré le pédophile espagnol ?, sinon empêcher définitivement cet homme de commettre à nouveau ses crimes", souhaitant qu’un jour on verra sur les guides touristiques que "le Maroc castre chimiquement les pédophiles".

La castration chimique n’a d’ailleurs presque pas d’effet négatifs sur l’homme, précise Khadraoui, qui a préféré ne pas aborder le sujet du point de vue de la charia "législation islamique", pour éviter d’être qualifié d’islamiste.

Si les juristes marocains ayant réagi au projet de loi sur la castration, sont partagés quand à la légitimité de ce texte, plusieurs d’entre eux craignent les réactions des associations de défense des droits humains, qui pourraient s’opposer au projet d’un point de vue humanitaire.

"Mais les réactions dans ces milieux sont plutôt positives", précise le juge Khadraoui, qui pense qu’il faut obligatoirement remettre en cause le système de sanction au Maroc, où "les peines d’emprisonnement ne sont pas forcément dissuasives".

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