France : 3 ans de prison pour un Marocain jugé pour agression sexuelle

25 janvier 2009 - 17h40 - France - Ecrit par : L.A

Rien ne prédisposait Nourdine (22 ans) à voir ses frasques relatées dans la chronique judiciaire. Repéré très jeune pour ses dons exceptionnels de footballeur, il était accueilli à l’âge de 12 ans au prestigieux centre national de formation de Clairefontaine. Valeur sûre du Football-Club de Sens, international junior de l’équipe de football du Maroc, Nourdine était promis à un bel avenir dans le championnat de France de football.

Élève brillant (ses moyennes oscillent entre 14 et 18,75), Nourdine avait tous les atouts en main pour réussir une belle carrière professionnelle...

Jusqu’au jour où, exclu de son club de Sens au terme d’une tentative avortée de transfert au Havre Athletic Club, très perturbé par la séparation de ses parents, Nourdine perd pied. Il tire un trait sur le foot et les études et rejoint son père dans la région d’Annecy, où il enchaîne les petits boulots.

Solitaire, introverti et sans ami, il tente de se lier avec une collègue de travail. Le 9 mai dernier, il l’attend à la fin de son service et l’invite à boire un verre... puis à dîner. Malgré le refus de la jeune fille, il commande deux kebabs et lui propose de les consommer dans la chambre d’hôtel qu’il a réservée. Très hésitante, Jenny (21 ans) finit par accepter avec réserves... malgré la commande ostensible et incongrue de deux petits déjeuners.

S’apercevant que la relation dérape, Jenny demande à partir. Nourdine se jette alors sur elle, l’étreint violemment, l’abreuve de propos incohérents, lui arrache ses vêtements, la saisit par les cheveux, la projette sur le lit et lui impose une fellation.

Meurtri par son grand rêve sportif écroulé

Parvenant finalement à desserrer l’étreinte, la jeune fille se met à hurler, ameutant tout l’hôtel. Le réceptionniste et un client retiennent Nourdine, permettant à Jenny de s’enfuir.

Après avoir, dans un premier temps, nié l’absence de consentement, à la barre, le prévenu reconnaît les faits : « En fait, dit-il, je ne savais pas trop ce qu’elle voulait ».

Le substitut Pierre Filliard parle d’une personnalité atypique souffrant « de troubles inquiétants de perception de la réalité », d’un jeune homme en « total désarrimage social ».

Me Anne Delzant (défenseur) parle d’un jeune profondément meurtri par son grand rêve sportif écroulé, psychologiquement fragilisé et « débordé par ses sentiments ».

Suivant les réquisitions du procureur, le tribunal a condamné Nourdine à trois ans de prison dont un an avec sursis, avec interdiction de séjour en Haute-Savoie pendant cinq ans. Les magistrats ont, par ailleurs, ordonné un suivi sociojudiciaire pendant cinq ans - avec injonction de soins - assorti d’une peine d’un an de prison supplémentaire en cas de non-respect de la disposition. Le tribunal a enfin ordonné l’inscription au fichier informatisé des auteurs d’infractions sexuelles.

Source : Le Dauphine Libéré - Jean-Pol Guyomarc’h

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