Des Ligériens en mission humanitaire au Maroc

12 mai 2008 - 23h15 - France - Ecrit par : L.A

Pendant dix jours, et jusqu’à aujourd’hui, quarante bénévoles de l’association humanitaire ligérienne Une Goutte d’eau apporte soins et médicaments à la population rurale de la province de Taounate, à deux heures de route de Fès. Avec l’aide de l’association jumelle marocaine Fleur de vie (qui assure la logistique et fournit les interprètes), médecins, pharmaciens et infirmières de la Loire, de la Haute-Loire et du Rhône interviennent dans sept dispensaires, sous-équipés et parfois sans eau courante. Très tôt le matin, c’est déjà l’effervescence.

Les habitants venus des douars (N.D.L.R. : villages) alentour se massent derrière les grilles du dispensaire. Certains ont dû marcher plusieurs heures, d’autres sont venus à dos de mulet. De leur côté, les bénévoles français investissent les lieux. Les logisticiens déchargent les malles de médicaments et les soignants prennent leurs marques. Face à une foule, nombreuse et impatiente, un médecin sélectionne les cas les plus urgents, notamment les enfants. Les autres, à la recherche de la moindre parcelle d’ombre, doivent attendre de longues heures. Parfois en vain. « Il faut prendre un peu de temps pour les écouter, leur donner un peu d’attention même si on ne peut pas voir tout le monde », explique Bernard Jay, ancien médecin généraliste au Puy, qui effectue sa cinquième mission au Maroc.

Depuis huit ans, l’association intervient dans cette région et l’état sanitaire s’est amélioré. Mais il reste encore beaucoup à faire. Des maladies rares en France persistent : la gale, la teigne… Beaucoup sont dues au manque d’hygiène ou à la mauvaise qualité de l’eau.

D’autres ont pour origine les conditions de travail dans les champs très difficiles : mal au dos, chutes et morsures d’ânes, coups de serpettes servant à moissonner, piqûres de scorpions… Anthony Valouser, médecin formé à la faculté de Saint-Étienne et coordinateur médical de la mission, se souvient particulièrement « de cette petite fille de 7 ans, très courageuse, qui a eu la phalange de son pouce arrachée par une longe alors qu’elle emmenait une vache au pré ». Une Goutte d’eau a mis cette année l’accent sur la prévention (lire par ailleurs) et fourmille d’idées. « Nous allons élaborer avec les autorités sanitaires locales un projet de mission chirurgicale à l’hôpital de Taounate à l’automne prochain », détaille Philippe Paruch, président de l’association et médecin généraliste à Saint-Étienne.

Source : Le Progrès - Julien Moulin

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