Les prix de l’immobilier continuent de flamber à Rabat

16 octobre 2006 - 09h37 - Economie - Ecrit par :

Acheter un bien immobilier à Rabat relèverait-il de l’impossible ces derniers jours ? C’est du moins ce que nous ont affirmé plusieurs cadres moyens en quête de maisons, interrogés dans le cadre de cette enquête. La raison : « Les prix de l’immobilier à Rabat ne cessent de flamber », explique Rachid, un fonctionnaire.

Un avis confirmé par Mahjoub, un petit spéculateur, qui fait ce métier depuis 6 ans. Mais la flambée des prix ne date pas d’aujourd’hui. Il faut dire que les prix deviennent astronomiques surtout quand il s’agit de certaines zones stratégiques de la ville (Hay Riad, Hassan, l’Agdal, Dior Jamâa).

Mais la zone la plus prisée reste sans conteste Hassan, vu son emplacement à proximité du centre-ville. « Dans ces secteurs, le prix de l’immobilier varie selon l’endroit de la construction. L’état de la bâtisse, l’aménagement des lieux ne comptent pas pour autant », déclare Mahjoub. Le prix du mètre carré dans les endroits déjà cités varie entre 9.000 DH et 14.000 DH. Mais cela peut changer selon les quartiers. A Dior Jamaâ par exemple, le prix du mètre carré peut varier entre 7.000 et 9.000 DH. « Un appartement situé dans la rue Hassan II coûte plus cher qu’un autre dans quartier Souria à Dior Jamaâ.

Plus le quartier est proche du centre-ville, plus le prix augmente », ajoute ce spéculateur. En effet, un appartement de 50 mètres carré, composé d’un salon et de deux chambres dans un nouvel immeuble à Dior Jamâa, coûte 670.000 DH. Mais, le prix du même appartement risque d’augmenter en quelques mois seulement.

Selon un employé à l’agence Zawiya située au centre de la capitale, le prix de l’immobilier a connu une hausse vertigineuse depuis le projet du Bouregreg. Mais, on parle plutôt du grand projet touristique qu’accompagnera ce projet. Autrement dit la nouvelle ère où Rabat ne sera pas uniquement la capitale du Royaume mais avant tout, une zone touristique attrayante. Mais cet argument n’est pas à lui seul la cause de cette flambée des prix.

La première raison reste bien entendu la rareté du foncier. Il ne reste plus de terrain libre à construire surtout dans la zone de Diour Jamâa ou encore Hassan où la seule solution pour les promoteurs reste l’acquisition des vielles villas qu’ils transforment ensuite à des immeubles. Autre donnée qui, selon Mahjoub, participe à la hausse des prix est l’arrivée des MRE. « La plupart des opérations de vente et d’achat se font en été. Les gens attendent cette période parce que c’est en ce moment que le marché immobilier bouge et par conséquent, les prix augmentent. Les MRE participent à cette hausse, une grande majorité d’entre-eux n’attend que ce moment pour faire des acquisitions », ajoute un autre agent immobilier. Cette hausse a poussé d’ailleurs, certaines agences immobilières à concentrer leur activité au niveau de Salé. Une cité connue plutôt sous le nom de la ville dortoir. « Mais les choses vont bientôt changer avec l’acheminement du projet Bouregreg. Les prix du foncier à Salé deviendront bientôt très compétitifs.

Elle risque même de concurrencer la capitale », martèle l’un des employés de l’agence. En effet, le directeur de l’agence pour l’aménagement du Bouregreg promet non seulement du tourisme mais aussi des zones d’habitat. Mais en attendant la concrétisation du projet, les prix de l’immobilier continuent de monter crescendo.

Si les prix semblent bien déprimer ceux à la recherche de titre foncier, les spéculateurs eux, se frottent bien les mains à l’arrivée de la « nouvelle saison ». Ces derniers sont rémunérés par le client au moindre déplacement sans parler de la commission qu’ils aperçoivent lors d’une opération de vente et qui peut aller des fois à 1% du prix de la vente. Une vraie aubaine. Comme on dit, le malheur des uns fait bien le bonheur des autres…

Quatre ans à la recherche d’un appartement

Elle s’appelle Khadija. Elle a 56 ans et elle cherche un appartement à Rabat depuis 4 ans sans résultat. Cette femme évoque la hausse des prix avec colère, vu qu’elle en a payé le prix car elle avait refusé d’acquérir un appartement en plein centre-ville à Rabat au prix choc de 25 millions de centimes.

Aujourd’hui, le même appartement est mis en vente au prix de 50 millions de centimes. Ce qui révolte encore cette femme, est la réaction des vendeurs qui insistent aujourd’hui sur le « noir ». Une nouvelle pratique qui consiste à ne pas déclarer le prix de vente réel auprès du notaire pour esquiver aux impôts.

Yousra Amrani - Le Matin

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