Tourisme : Marrakech dans une mauvaise passe

11 juillet 2009 - 16h23 - Maroc - Ecrit par :

Le moral des opérateurs touristiques à Marrakech est en berne. L’été s’annonce, en effet, morose pour la capitale du tourisme national. Maintenant que la récession est bien installée, restaurateurs, hôteliers et voyagistes la ressentent à différents degrés.

Ils s’accordent tous en revanche sur l’absence de visibilité et ce, pour l’ensemble de la saison d’été. Pourtant, d’après les statistiques de l’Observatoire du tourisme, Marrakech continue de recevoir plus ou moins le même volume de touristes. Les statistiques officielles à fin mai indiquent une baisse de 6% en termes de nuitées dans la destination. Concernant le mois de mai et malgré la tenue de grands événements comme le Grand Prix ou encore Caftan et qui ont permis la réalisation d’un grand nombre de nuitées, la ville a connu une chute de 3%.

Premier marché émetteur touché, la Grande-Bretagne qui affiche un recul de 27%, suivie de l’Espagne qui baisse de 10%. Le tourisme résidentiel, lui, continue sur son dynamisme avec une hausse de 17% à fin mai. La clientèle des résidents joue d’ailleurs plus qu’un rôle d’appoint lorsque les marchés internationaux se dégradent.

Sur les 5 premiers mois de l’année, c’est presque la même tendance que celle de mai. Le marché britannique a enregistré la plus grande régression. Mais la plus grosse inquiétude vient du marché français, en baisse de 6% officiellement. Des résultats qui ont affecté sérieusement les unités hôtelières de la ville. En effet, le taux d’occupation s’est stabilisé à 48% contre 60% en 2008. L’inquiétude touche aussi les maisons d’hôtes qui tentent de se rattraper coup en offrant de grosses promotions sur le Net. Ils font même appel aux voyagistes pour commercialiser leurs chambres.
En chiffres, de janvier à mai, Marrakech a accueilli près de 677.724 touristes qui ont enregistré 2,214 millions de nuitées dans les établissements classés, en baisse de 6%.

« Ce sont les conséquences de la crise », estime cet hôtelier. « Les premiers touchés sont les grands tour-opérateurs dont le modèle économique fondé sur la masse atteint ses limites », confirme de son côté Faouzi Zemrani. Pour les professionnels, il y aura un avant et un après-open sky avec une nouvelle configuration du marché. C’est-à-dire un équilibre entre le modèle traditionnel de distribution via les TO et le tourisme de package. « Aujourd’hui, il faut préparer l’après-crise en misant aussi sur des circuits autres que les traditionnels et qui comprendraient l’arrière-pays et profiteraient autrement de l’ouverture du ciel », insiste ce voyagiste.

En attendant plus de détails concernant le plan de soutien régional à la cité ocre inscrit dans le cadre d’une promotion offensive de l’Office national marocain de tourisme (ONMT), les professionnels de la place espèrent que ce soutien sera mis en place rapidement avec des objectifs et des retombées palpables. Rappelons que 50% de l’enveloppe budgétaire - 300 millions de DH - de ce plan de promotion est dédiée à Marrakech.

Source L’Economiste - Badra Berrissoule

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