Un poète algérien de 54 ans, nommé Saïd Hadif, vient d’être arrêté en Algérie alors qu’il y était pour une visite familiale, sa mère étant malade. Les autorités algériennes n’ont pas apprécié qu’il pénètre en Algérie par voie terrestre, depuis le Maroc. Lui clame qu’il est Algérien, et que son arrestation n’a pas de sens.
Saïd Hadif vit à Oujda depuis 1998, selon Alaraby.co.uk. Avec insouciance –mais se sachant algérien- il a franchi les frontières terrestres qui sont fermés depuis 1994. A peine a-t-il marché quelques centaines de mètres pour aller voir sa mère malade, que des gardes-frontières algériens l’ont arrêté et amené devant le tribunal.
Devant le juge, il n’a cessé de clamer qu’il n’a commis aucun délit, car il est bel et bien algérien et a le droit de revenir dans son pays quand il veut. De plus, selon lui, son objectif est personnel, non politique. Il voulait juste voir sa mère.
Le juge a demandé au poète pourquoi il n’a pas utilisé l’avion (et dépensé une fortune pour cela). Car les voies aériennes entre les deux pays ne sont pas fermées. Mais le poète répondit au juge qu’il n’en jugeait pas l’utilité et qu’il ne voit pas comment il aurait pu commettre un délit, en revenant dans sa patrie, que ce soit par voie aérienne ou par voie terrestre.
Mais cela n’aura servi à rien. Le poète devra comparaître à nouveau, devant le tribunal de Tlemcen, et ce, le 25 mai prochain.
Par contre, il faut souligner que le poète milite depuis toujours pour l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie. Outre ses qualités poétiques, il est expert algérien en affaire maghrébine, chercheur au centre des recherches et études humaines et sociales à Oujda. Mais il dit avoir traversé la frontière en « poète », pour aller voir sa mère malade. Et ce sont des arguments que l’on ne peut contredire. Surtout qu’il milite pour que les marocains puissent aller en Algérie par voie terrestre et vice versa. Non pour que les algériens puissent rentrer au pays à pied. Et qui sait ?
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