Houda pratique le taekwondo depuis l’âge de 12 ans. Elle a remporté plusieurs victoires avec l’équipe marocaine avant d’arriver en Espagne où elle a déjà décroché deux médailles d’or, à l’Open de la Communauté valencienne et au championnat national des moins de 21 ans, et un bronze au championnat espagnol. Trois compétitions, trois médailles. Mais la jeune femme est limitée aux tournois nationaux. Elle ne peut pas concourir à l’international, encore moins aux Jeux olympiques, le rêve de tout athlète d’élite.
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Son entraîneur au Moncada Taekwondo Club, Juan Carlos Cobos, déplore cette situation. « La Fédération espagnole se cache derrière le fait que ce sont les fédérations marocaines et internationales qui doivent débloquer la licence, mais la vérité est qu’elles disposent déjà des outils nécessaires pour pouvoir le faire », explique-t-il à Levante, précisant que Valencia Acoge a envoyé une lettre à la Fédération espagnole de taekwondo pour attester que Houda et son club ont fourni tous les documents nécessaires à l’activation de sa licence internationale pour l’Espagne.
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La jeune femme a même demandé le 15 mars un changement de fédération. « Nous ne comprenons pas très bien quel est le problème », ajoute l’entraîneur qui dénonce une discrimination envers Houda qui ne demande qu’à mener une vie normale et à réaliser ses rêves sportifs. De son côté, la Fédération espagnole de taekwondo affirme ne pas être au courant de la situation de Houda en tant que demandeur d’asile, raison pour laquelle la Fédération mondiale de Taekwondo a refusé de lui donner la licence pour concourir pour l’Espagne et non pour le Maroc.
« Le taekwondo c’est ma vie, c’est tout pour moi. Je m’entraîne dur, même pendant le Ramadan, pour ne pas perdre de poids et atteindre mes objectifs. Je sais que je peux remporter de belles victoires et je m’y efforce, mais il faut d’abord qu’on me laisse concourir », conclut Houda.