Ayem Nour au coeur d’un conflit entre le Maroc et la France

22 octobre 2023 - 20h00 - Culture - Ecrit par : S.A

Alors que la justice marocaine a bien ouvert une instruction contre Ayem Nour pour « enlèvement d’enfant » et qu’un procès devrait avoir lieu dans les mois à venir, le consulat général de France a délivré un laissez-passer à l’ex-star de téléréalité et chroniqueuse, lui permettant de quitter le Maroc avec son fils Ayvin et de rentrer en France en septembre, après s’y être retrouvée bloquée pendant des mois.

La longue bataille judiciaire que Nour mène contre son ex-mari, Vincent Miclet, pour la garde de leur enfant est loin de connaître son épilogue. Son ex-conjoint ne digère pas son départ du Maroc le 10 septembre – qu’il qualifie de « coup de force » – pour regagner la France avec leur fils Ayvin. « Cette exfiltration a été opérée par sa mère avec l’aide du consulat général de France en dépit de nombreuses décisions de justice marocaines, consulat qui a cru pouvoir délivrer un laissez-passer dans des conditions problématiques, puisque ne répondant pas du tout aux exigences du décret du 30 décembre 2004 relatif aux attributions des chefs de poste consulaire en matière de titres de voyage », relève Caroline Wasserman, avocat du père d’Ayvin auprès du Parisien.

À lire : Le cauchemar d’Ayem Nour au Maroc est terminé

Elle dit ne pas comprendre le comportement du consul de France, « il a fait l’exact contraire de ce qu’il avait écrit quelques mois plus tôt ». Wasserman pointe alors une « grande légèreté de la part des services consulaires français ». « Pourquoi le quai d’Orsay via le consul se permet de mettre une gifle pareille à la justice marocaine ? », s’interroge-t-elle. Répondant par courrier à une correspondance que l’avocate a adressée au consulat de France à Marrakech, le consul explique que « ce laissez-passer a été délivré à l’enfant par nos services, en considération de son intérêt supérieur à rejoindre sa résidence habituelle, fixée au domicile de sa mère, conformément à l’arrêt n°22/37 de la Cour d’appel de Paris du 15 février 2022, la responsabilité de l’administration consulaire étant de permettre l’exécution de cet arrêt ».

À lire :Bloquée au Maroc avec son fils, Ayem Nour a le soutien de Vitaa

Stéphane Baumgarth dit n’avoir pas « connaissance d’un meilleur accord qui aurait été signé entre les deux parents entraînant une modification des conditions de garde et de résidence fixées par l’arrêt n°22/37 de la Cour d’appel de Paris du 15 février 2022 ». Il ajoutera : « Si votre client estime que ses droits parentaux n’ont pas été respectés par la délivrance de ce laissez-passer, il peut saisir le juge aux affaires familiales compétent » en France. Selon l’accord conclu par l’ex-candidate de téléréalité et son ex-compagnon à l’été 2022 permettant, leur fils Ayvin devait être scolarisé à Marrakech. Mais Ayem Nour était entre-temps revenu sur cet accord, car elle estimait que c’était « caduc ».

À lire :Désespérée, Ayem Nour appelle le roi Mohammed VI à l’aide

Cette décision des services consulaires viole la convention franco-marocaine en termes de justice, mais aussi les conventions internationales sur les droits de l’enfant. « Vincent Miclet demande aux autorités françaises de convoquer son ex-compagne et de mettre en œuvre le rapatriement de son fils, si l’on s’en fie à la convention de La Haye sur les droits de l’enfant de 1980 et 1996 qui obligent au retour immédiat des enfants déplacés illicitement », rappelle Caroline Wassermann, ajoutant « c’est une claque pour la justice marocaine ». Celle-ci a bien ouvert une instruction contre Ayem Nour pour « enlèvement d’enfant » et un procès devrait avoir lieu dans les mois à venir. Vincent Miclet souhaite son fils « soit rapatrié au plus vite » et que les autorités françaises prennent toute la mesure de la gravité des faits.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Procès - Ayem

Aller plus loin

« Séquestrée » au Maroc, Ayem Nour fait de nouvelles révélations sur son ex-mari

Accusée par Vincent Miclet d’avoir enlevé son fils Ayvin de six ans au Maroc, Ayem Nour, la chroniqueuse de TPMP People, fait de nouvelles révélations sur son ex-mari.

Désespérée, Ayem Nour appelle le roi Mohammed VI à l’aide

Depuis six mois, Ayem Nour, la chroniqueuse de TPMP People, est bloquée au Maroc avec son fils Ayvin, sans possibilité de retourner en France. Désespérée, elle appelle le roi...

Ayem Nour condamnée au Maroc, Vincent Miclet s’exprime sur la garde de leur fils

Dans une interview, l’homme d’affaires Vincent Miclet s’est exprimé sur le retour de son ex-épouse Ayem Nour, l’ex-star de téléréalité et chroniqueuse, et de son fils Ayvin, 7...

Le cauchemar d’Ayem Nour au Maroc est terminé

Après s’être retrouvée bloquée au Maroc pendant des mois, Ayem Nour, la chroniqueuse de TPMP People, accusée par son ex-mari Vincent Miclet d’avoir enlevé son fils Ayvin,...

Ces articles devraient vous intéresser :

Accusé de viol, Achraf Hakimi se sent « trompé et piégé », selon ses proches

Achraf Hakimi a été mis en examen vendredi pour viol. Le défenseur marocain du Paris Saint-Germain (PSG), qui nie les faits, est soutenu par sa famille et son club. Selon ses proches, il dit se sentir « trompé ».

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Le chanteur Adil Miloudi recherché par la police

Le célèbre chanteur marocain Adil El Miloudi est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour avoir, dans une vidéo, menacé des fonctionnaires de police.

Plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort au Maroc

La lutte contre l’abolition de la peine capitale est toujours d’actualité au Maroc. En témoigne la récente participation des réseaux et militants marocains contre la peine de mort, à la 8ᵉ édition du congrès mondial qui s’est tenu à Berlin du 18 au 25...

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Enfants hors mariage : « la fête d’une nuit est à payer pendant 21 ans »

Comme pour les couples mariés, les enfants nés hors mariage au Maroc seront pris en charge par les parents. Une disposition est prévue dans le nouveau Code pénal pour reconnaitre leur droit, a annoncé le ministre de la Justice Abdellatif Ouhabi.

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.