GMT+1 : Les premiers résultats

5 septembre 2008 - 18h29 - Economie - Ecrit par : L.A

Alors pour défendre « son » projet d’adoption de l’horaire d’été, l’Office national de l’électricité avait promis un gain de 140 MW. L’équivalent de la consommation en électricité d’une ville comme Rabat. A l’arrivée, ce gain n’aura été que de 90 MW/jour. C’est-à-dire le besoin de consommation, en heure de pointe, d’une ville comme Meknès.

Il n’empêche que l’impact réel, quantifié et chiffré, du passage à l’horaire d’été reste difficilement palpable pour le consommateur. Mais l’intérêt d’une telle démarche, maintes fois évoquée et maintes fois remise aux calendes grecques par les pouvoirs publics, aboutit incontestablement, quoiqu’en disent ses détracteurs, à des économies d’énergie considérables.

D’autant plus, ici comme ailleurs, le passage à l’horaire d’été est censé permettre, sur la base d’une meilleure utilisation de la lumière solaire naturelle pendant la période estivale, d’arriver à ces économies. En attestent les premières estimations chiffrées, transmises à la Primature, pour ces trois mois de test (au lieu des quatre initialement prévus) pendant lesquels on a adopté le GMT+1 (1er juin/31 août 2008) dont L’Economiste s’est procuré une copie.

Mieux encore, selon des sources concordantes, en maintenant cet horaire sur l’année, ce gain moyen de 90 MW/jour pourrait être porté à 140 MW en hiver, en raison des courtes journées. Certaines sources plus audacieuses évaluent financièrement ce gain des 92 jours sous horaire d’été à quelque 262 millions de DH.

A noter que l’institutionnalisation de l’horaire d’été a pour objectif d’effectuer des économies d’énergie en réduisant les besoins d’éclairage. Car il s’agit principalement de faire correspondre au mieux les heures d’activités avec les heures d’ensoleillement pour limiter l’utilisation de l’éclairage artificiel.

A en croire certaines sources, toutes les tentatives d’économie d’énergie, initiées ici et là, ne font que retarder l’échéance. Du fait que la marge de réserve, gage de ne pas se retrouver en black-out, reste toujours limitée.

C’est en flux tendu que l’offre essaie tant bien que mal à satisfaire la demande de plus en plus importante. Les coupures à répétition d’électricité cet été, chez certains grands comptes, laissent entrevoir déjà de lourdes pertes. Celles-ci s’élèvent, dans le cas de l’OCP, à près de 35 millions de DH/jour. La filiale minière de l’ONA, Sonasid, aurait également subi de lourdes pertes consécutives à ces coupures.

Maîtrise de la consommation d’énergie

En attendant, la question est de savoir si l’horaire d’été sera reconduit ou pas l’année prochaine ? En tout cas, le décret instituant le passage à cet horaire n’en avait dit mot. Le législateur parlait plutôt de « période d’expérimentation » au moment de son adoption le 1er juin 2008. Pourtant, le passage à l’horaire d’été, principalement affaire des régions tempérés où les variations saisonnières de luminosité rendent la mesure pertinente, a de tous les temps été au centre des préoccupations des différents gouvernements. On estime, chez nous, l’ensoleillement à près de 300 jours/an. En conséquence, l’adoption de l’horaire d’été cette année a été accueillie sans trop de perturbations.

Même son de cloche à la Fédération nationale de l’énergie où les professionnels reconnaissent que l’un des principaux bienfaits du passage à l’heure d’été, c’est la maîtrise de la consommation d’énergie. Compte tenu surtout de l’augmentation du prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux et son impact direct sur le budget de l’Etat.

Source : L’Economiste - Bachir Thiam

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Energie - Office National de l’Electricité - Heure d’été

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc va investir 90 milliards de dirhams dans l’hydrogène vert d’ici 2030

Le roi Mohammed VI a donné des instructions pour accélérer la mise en œuvre de la feuille de route nationale de production d’hydrogène vert et de ses dérivés. C’était lors de la réunion de travail sur les énergies renouvelables qu’il a présidée mardi...

Maroc : du changement dans le paiement des factures d’eau et d’électricité

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch poursuit le chantier de modernisation des services publics. Le paiement des frais d’eau et d’électricité aura des nouveautés à partir du 1ᵉʳ janvier 2024.

Total annonce un projet à 10,69 milliards de dollars au Maroc

Le PDG de Total Energies, Patrick Pouyanné, a fait part lors de l’Assemblée générale mixte des actionnaires du jeudi 26 mai 2023, d’un projet ambitieux d’énergie renouvelable au Maroc.

Du nouveau pour l’usine géante de batteries au Maroc

Le gouvernement marocain vient de signer un mémorandum d’entente avec le groupe sino-européen Gotion High-Tech pour la réalisation d’un projet de mise en place d’un écosystème industriel de production de batteries pour véhicules électriques et de...

Shell fournira du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) au Maroc via le Gazoduc Maghreb-Europe

Un contrat prévoyant l’approvisionnement de 0,5 milliard de mètres cubes de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) par an vient d’être signé entre Shell International Trading Middle East Limited FZE et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).

« Le Maroc deviendra le prochain hub énergétique »

Le Maroc est l’endroit idéal pour les investisseurs et deviendra le prochain hub énergétique. Ces mots sont de Yossi Abu, PDG de NewMed Energy, une société d’exploration, de développement et de production de gaz naturel et de pétrole israélienne qui...

La capacité de réponse d’urgence nucléaire du Maroc « est solide »

En fin de mission d’examen de la préparation aux situations d’urgence (EPREV) au Maroc, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a livré ses conclusions.

Maroc : quand le thermomètre monte, la consommation électrique s’envole

La consommation électrique au Maroc a atteint un niveau record, s’établissant à 7 310 mégawatts, selon le ministère de la Transition énergétique et du développement durable.

Charbon encombrant : l’Europe se décharge sur le Maroc

Confrontée à une crise énergétique l’année dernière, l’Europe avait renoué avec l’exploitation du charbon. Aujourd’hui, avec la diminution de la demande en énergie fossile, le vieux continent opte pour l’exportation de grandes quantités de charbon, en...

Transition énergétique : le Maroc sur la bonne voie

Dans un contexte difficile marqué par la crise énergétique et la flambée des prix, le Maroc est passé à la vitesse supérieure sur son chantier de la transition énergétique. Grâce à sa politique axée sur l’investissement privé dans le secteur, le...