Les conclusions du rapport 2021 de l’AED sur la liberté religieuse sont sans appel. La liberté religieuse est menacée dans un pays sur trois dans le monde contre un sur cinq il y a deux ans, révèle l’AED. L’ONG avait reporté l’édition de 2020 de quatre mois en raison de la pandémie de Covid-19. Les auteurs du rapport ont relevé des « violations notoires » de la liberté religieuse dans 62 pays dont le Maroc parmi les 196 étudiés. Parmi ces pays, 26 figurent dans la catégorie « persécution » et 36 dans la catégorie « discrimination », fait savoir l’AFP.
« À la lecture de ce rapport, nous pouvons constater combien l’imagination humaine semble sans limite, hélas, pour faire obstacle à la liberté religieuse, avance Benoît de Blanpré directeur de l’AED. L’actualité nous rapporte sans cesse tous ces lieux dans le monde où vivre et exprimer sa foi représente une menace ». Trois tendances majeures ont été identifiées par l’AED : l’islamisme au Sahel, les phénomènes de boucs émissaires liés à la pandémie de coronavirus, et le « suprématisme ethnoreligieux », comme en Inde, au Sri Lanka, en Birmanie ou au Pakistan.
S’agissant de l’islamisme au Sahel, les auteurs du rapport ont noté la présence de groupes djihadistes nombreux et variés de la Mauritanie au Soudan. Aussi, font-ils remarquer que les attaques contre les populations chrétiennes s’intensifient. À titre d’exemple, l’AED rappelle l’attaque meurtrière survenue au Burkina Faso lors d’une procession chrétienne en mai 2020 dont le bilan fait état de quatre morts. « Après avoir étendu leur emprise sur le Sahara musulman, les lieux où chrétiens et musulmans vivent côte à côte seront la prochaine cible », indique le chercheur Olivier Hanne, auteur de l’ouvrage Jihad au Sahel.