Au Maroc, les spoliations immobilières ont encore de beaux jours devant elles

2 octobre 2021 - 13h20 - Economie - Ecrit par : S.A

Malgré sa publication au Bulletin officiel le 26 août 2019, la loi 31-18 relative à l’enregistrement des procurations et des sociétés civiles immobilières aux registres électroniques dédiés n’est toujours pas en vigueur à cause de l’absence des textes d’application.

Le Maroc n’est pas près de mettre fin aux spoliations immobilières. Les textes d’application de la loi anti-spoliation foncière ne sont toujours pas prêts, fait remarquer L’Économiste. Or, l’entrée en vigueur de la loi est subordonnée à la publication des textes réglementaires nécessaires et à la mise en application des registres des mandats et de celui des SCI.

En 2015, le roi Mohammed VI avait instruit le ministre de la Justice à l’effet de trouver une solution aux spoliations immobilières. Ces instructions royales faisaient suite aux plaintes de nombreuses victimes. C’est ainsi que la loi 31-18 relative à l’enregistrement des procurations et des sociétés civiles immobilières aux registres électroniques dédiés avait été votée. Cette loi institue un registre électronique national des mandats relatifs aux droits réels.

À lire : Foncier : les nouveaux élus locaux invités au respect des textes

Elle vise à réformer certaines dispositions du code des obligations et contrats, notamment via l’institution d’un registre national des procurations. Sont concernés par ce dispositif les mandats permettant à des tiers de modifier la propriété d’un immeuble ou la constitution d’autres droits réels, leur transmission ou leur déchéance. En d’autres termes, toute formalité portant sur un transfert de propriété immobilière est conditionnée à l’inscription de ces mandats dans le registre des procurations. Ces dernières ne produiront d’effets juridiques qu’à compter de la date de cet enregistrement.

À lire : Immobilier : la mafia foncière a perdu du terrain au Maroc

Les mandats établis à l’étranger doivent également être inscrits au même registre ou à celui tenu par le tribunal de première instance de Rabat ou du lieu où se trouve le bien immeuble. La seule chose qui manque, c’est un décret d’application devant définir les modalités d’organisation de ce registre. Ce décret devra notamment définir les modalités relatives au fonctionnement du dispositif, au mode de collecte et de consultation des données, leur sécurisation, au respect des dispositions sur les données personnelles ; déterminer s’il y aura une période transitoire pour la gestion des procurations établies avant la publication de la loi, etc.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Spoliation immobilière au Maroc

Aller plus loin

Immobilier : la mafia foncière a perdu du terrain au Maroc

Le phénomène de spoliation foncière a fortement ralenti au Maroc. C’est ce qu’affirmé lundi Mohamed Benabdelkader, ministre de la Justice, répondant aux questions orales à la...

Nador : des MRE victimes d’une arnaque immobilière

La police a interpellé, mardi à Nador, le président d’une coopérative, prétendu promoteur immobilier accusé d’avoir arnaqué des dizaines d’adhérents. Parmi eux, des Marocains...

Foncier : les nouveaux élus locaux invités au respect des textes

Les nouveaux présidents des communes sont appelés à appliquer strictement les règles de la bonne gouvernance contenues dans la loi relative aux biens immobiliers des...

Maroc : un nouveau scandale immobilier à Essaouira

De très nombreux Marocains sont victimes d’un scandale immobilier dans le cadre de la réalisation d’un projet de logements économiques à Essaouira. Ils ont payé des appartements...

Ces articles devraient vous intéresser :

Immobilier au Maroc : où en est l’aide directe aux primo-accédants ?

Alors que c’était annoncé pour décembre, puis pour janvier 2023, le décret fixant le montant et les modalités d’attribution de l’aide financière directe aux primo-accédants au logement accuse du retard. Cette aide était initialement annoncée dans la...

Immobilier au Maroc : des contraintes en série

Au Maroc, les professionnels de l’immobilier affichent peu d’optimisme quant à une reprise de leur secteur. Tant les problèmes s’accumulent pour un secteur qui ne s’est pas encore suffisamment remis de la crise sanitaire de Covid-19.

Maroc : changement majeur chez Airbnb

La plateforme américaine Airbnb interdit désormais toutes les caméras de surveillance à l’intérieur des logements mis en location. Cette nouvelle règle entrera en vigueur en avril dans tous les pays, y compris le Maroc.

Maroc : les démolitions sur les plages sont elles légales ?

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a été interpellé par Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), sur le respect de la loi dans le processus de démolition de plusieurs résidences...

Au Maroc, le marché de l’immobilier connaît un net ralentissement

Le marché de l’immobilier au Maroc marque des signes d’essoufflement cette année. C’est ce que révèlent les données publiées par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF).

Maroc : l’aide au logement booste le marché de l’immobilier

Au Maroc, le nouveau programme d’aide à l’acquisition de logements est susceptible d’apporter une bouffée d’oxygène au marché immobilier.

Promoteurs immobiliers au Maroc : le fisc lance une opération coup de poing

La Direction générale des impôts (DGI) va lancer prochainement une vaste opération de contrôle et d’inspection visant les grandes entreprises et notamment les promoteurs immobiliers ayant eu recours à des pratiques frauduleuses pour bénéficier...

Maroc : du changement pour l’impôt sur le revenu foncier

La loi de finances 2023 a établi un nouveau régime fiscal en matière d’impôt sur le revenu au titre des profits fonciers. Objectif, permettre aux contribuables prévoyant de céder leurs biens immeubles ou de droits réels s’y rattachant, de solliciter un...

Maroc : de bonnes perspectives pour le marché de l’occasion

Le projet de loi de finances (PLF) 2023 annonce une hausse de 33,36 % des recettes de droits de mutation (biens immobiliers, automobiles, etc.). Les perspectives semblent prometteuses pour le marché de l’occasion.

Maroc : où en est l’aide au logement ?

Des discussions sont en cours entre les parties prenantes pour finaliser le décret relatif à l’aide directe au logement en vue de sa présentation au Conseil de gouvernement dans les prochains jours.