Un Marocain n’aura pas la nationalité espagnole pour "mauvais comportement"

20 janvier 2021 - 08h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

Un Marocain ayant demandé la nationalité espagnole, a interjeté appel contre la décision de la Direction générale des registres et des notaires qui a refusé de lui accorder la citoyenneté en raison de ses antécédents, même si ces derniers n’ont pas abouti à des condamnations.

Le Marocain a fourni comme dossier pour la demande de nationalité espagnole, un permis de séjour de longue durée et un rapport sur la vie professionnelle avec 9 ans de travail continu en Espagne, ainsi que d’autres documents. Mais son dossier a été rejeté en raison de la note fournie par la Direction générale de la police qui a consigné les délits pour lesquels il avait été interpellé : son arrestation en décembre 1999 à Ceuta pour un crime contre les droits des travailleurs, son arrestation à Malaga pour vol d’un véhicule et une troisième interpellation en 2012 pour mauvais traitements réguliers dans la famille.

C’est donc au regard de ces antécédents qui ne dénotent pas d’un « bon comportement civique » que la demande de nationalité du Marocain a été rejetée. « L’évaluation du dossier nécessite l’observation du comportement du requérant au cours des années précédant la demande, mais aussi des actes actuels. Conformément à la réglementation en la matière, ces comportements antisociaux et répréhensibles, même lorsque les faits ne se sont pas produits ou donné lieu à des poursuites pénales, ne peuvent être ignorés », stipule l’arrêt.

Pour sa part, le requérant a insisté sur le fait que ces antécédents n’ont jamais débouché sur des poursuites pénales et des condamnations et a soutenu qu’il jouissait d’une « bonne réputation dans sa localité ». L’arrêt précise en revanche que le seul fait qu’il y ait eu intervention policière, révèle déjà l’existence d’une altération de la coexistence citoyenne.

« Le fait de résider et de travailler en Espagne ne suffit pas pour prouver un bon comportement civique… L’octroi de la nationalité espagnole par résidence est un acte de souveraineté de l’État. Selon l’article 21 du Code civil, la nationalité peut être refusée pour des raisons d’ordre public ou d’intérêt national », souligne l’instance judiciaire.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Droits et Justice

Aller plus loin

Il se voit refuser la nationalité française parce qu’il travaille trop

La France a refusé d’accorder la nationalité à un Algérien de 36 ans arrivé dans le pays en 2007 pour faire ses études. Raison invoquée : dépassement du temps de travail légal.

Des hommes d’affaires marocains pourraient perdre leur nationalité espagnole

Plusieurs hommes d’affaires espagnols d’origine marocaine pourraient perdre leur nationalité espagnole en raison de leurs liens présumés avec des réseaux de blanchiment d’argent...

La France accorde la nationalité aux travailleurs étrangers en première ligne du Covid-19

693 étrangers sont « en passe » d’obtenir la nationalité française et 74 l’ont déjà obtenue sur un total de 2890 demandes enregistrées par les préfectures.

148 Marocains obtiennent la nationalité espagnole à Ceuta

165 étrangers résidents à Ceuta sont devenus des citoyens espagnols en 2019. Parmi eux, figurent 148 marocains, selon les données diffusées par l’Institut national des...

Ces articles devraient vous intéresser :

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Un ancien ministre interdit de quitter le Maroc après ses propos sur le roi Mohammed VI

Les autorités marocaines ont interdit à l’ancien ministre Mohamed Ziane de quitter le royaume, après ses déclarations contre le roi Mohammed VI dont il dénonçait l’absence prolongée.

Des ennuis judiciaires pour deux anciens ministres (15 milliards de DH en jeu)

L’Association marocaine de la protection des deniers publics vient de déposer une plainte devant la justice contre deux anciens ministres de la Jeunesse et des sports et d’autres responsables pour avoir dilapidé environ 15 milliards de dirhams.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Redressement fiscal : Sound Energy fait appel

La compagnie gazière britannique Sound Energy annonce avoir fait appel devant le tribunal administratif, en vue de contester le redressement fiscal mené en 2020 par l’administration générale des Impôts, qui lui a réclamé 2,55 millions de dollars d’impôts.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.