La mort d’une Marocaine de 14 ans relance le débat sur l’avortement

14 septembre 2022 - 16h20 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les associations de défense des droits des femmes ont appelé mardi à la dépénalisation de l’avortement au Maroc, après la mort d’une mineure de 14 ans des suites d’un avortement clandestin.

La jeune fille est décédée mercredi dernier dans le village de Boumia, dans le centre du royaume, des suites d’une hémorragie causée par un avortement clandestin pratiqué par une infirmière de l’hôpital de Midelt et un technicien de santé de l’hôpital d’Azrou dans la maison de son petit ami âgé de 25 ans, fait savoir le quotidien Al Akhbar.

À lire : Le débat sur l’avortement relancé au Maroc

Dans une déclaration, le collectif Printemps de la dignité, regroupant vingt-cinq associations féministes, a déploré mardi le décès de la mineure et appelé à une réforme juridique pour dépénaliser l’avortement afin d’empêcher les femmes et les filles à recourir à des avortements clandestins à risque « quelles que soient les circonstances dans lesquelles la grossesse s’est produite ».

À lire : Maroc : vers une libéralisation partielle de l’avortement

Le collectif exige un « changement radical et complet du droit pénal conformément à la constitution et aux conventions internationales » et que l’avortement soit uniquement autorisé si la grossesse « présente un danger pour la santé physique, psychologique, mentale ou sociale » de la mère. Il appelle aussi à l’élaboration d’un « plan pour prévenir les grossesses non désirées et permettre aux filles et aux femmes d’avoir une éducation sexuelle ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Lois - Femme marocaine - Avortement

Aller plus loin

Un médecin à la retraite au cœur d’une affaire d’avortements clandestins à Agadir

Un ancien médecin de 65 ans, retraité, a été arrêté lundi après-midi à Agadir, pour son implication présumée dans des actes d’avortement illégaux.

Le débat sur l’avortement relancé au Maroc

Le décès au Maroc d’une mineure de 14 ans, début septembre, des suites d’un avortement clandestin, a relancé le débat sur la dépénalisation de cette pratique qui prend de...

Plusieurs arrestations pour avortement clandestin à Oujda

Sept individus dont cinq femmes, soupçonnés d’être impliqués dans l’exercice illégal d’activités médicales et le trafic de produits pharmaceutiques pouvant exposer au danger la...

Meknès : arrestation d’un médecin,cerveau d’un réseau d’avortement clandestin

Les services de la police de Meknès ont démantelé un réseau actif dans le trafic de médicaments de contrebande et d’avortement clandestin. À la tête de cette bande criminelle,...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : pas de congé menstruel pour les femmes fonctionnaires

La proposition de loi visant à instaurer un congé menstruel, d’une durée ne dépassant pas deux jours par mois, en faveur des femmes fonctionnaires n’a pas reçu l’assentiment du gouvernement.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

L’humoriste Taliss s’excuse après avoir insulté la femme marocaine

L’humoriste Taliss de son vrai nom Abdelali Lamhar s’est excusé pour la blague misogyne qu’il a faite lors d’une cérémonie organisée en hommage aux Lions de l’Atlas qui ont atteint le dernier carré de la coupe du monde Qatar 2022. Il assure n’avoir pas...

Femmes ingénieures : le Maroc en avance sur la France

Au Maroc, la plupart des jeunes filles optent pour des études scientifiques. Contrairement à la France, elles sont nombreuses à intégrer les écoles d’ingénieurs.

« Tu mourras dans la douleur » : des féministes marocaines menacées de mort

Au Maroc, plusieurs féministes, dont des journalistes et des artistes, font l’objet d’intimidations et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, après avoir appelé à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans le cadre de la réforme du Code de la...

Youssra Zouaghi, Maroco-néerlandaise, raconte l’inceste dans un livre

Victime d’abus sexuels et de négligence émotionnelle pendant son enfance, Youssra Zouaghi, 31 ans, raconte son histoire dans son ouvrage titré « Freed from Silence ». Une manière pour elle d’encourager d’autres victimes à briser le silence.

Ramadan et menstrues : le tabou du jeûne brisé

Chaque Ramadan, la question du jeûne pendant les menstrues revient hanter les femmes musulmanes. La réponse n’est jamais claire, noyée dans un tabou tenace.

Le Maroc confronté à la réalité des violences sexuelles

Les femmes marocaines continuent de subir en silence des violences sexuelles. Le sujet est presque tabou au Maroc, mais la parole se libère de plus en plus.

Maroc : crise du célibat féminin

Au Maroc, le nombre de femmes célibataires ne cesse d’accroître, avec pour conséquence la chute du taux de natalité. Quelles en sont les causes ?