Le procès du journaliste Omar Radi renvoyé au 15 juin

10 juin 2021 - 06h20 - Maroc - Ecrit par : J.K

Le procès du journaliste Omar Radi est renvoyé au 15 juin prochain. Cette décision intervient après que ses avocats ont mis en avant les « irrégularités » qui plombent le volet « espionnage » de ce dossier.

En détention préventive depuis dix mois, le journaliste de 34 ans, au ton critique très marqué, est poursuivi pour « viol » et « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », avec « financement de l’étranger », deux affaires distinctes, instruites et jugées conjointement. Mardi, à la Cour d’appel de Casablanca, l’audience a duré plus de quatre heures, pendant lesquelles la défense de Radi a évoqué des « écoutes illégales », des « interrogatoires sans bases solides », mais aussi la « détention arbitraire » du journaliste.

Les avocats ont relevé « l’illégalité » de la démarche de la police judiciaire demandant la mise sur écoute de Radi. Cette requête qui date de fin décembre 2017 et qui a duré huit mois, est balayée parce qu’elle « ne mentionne ni son nom, ni ne détaille les accusations précises qui pèsent contre lui ». C’est également valable pour les « personnes avec qui il aurait entretenu des relations qui relèvent de l’espionnage », selon son avocat, Me Mohamed Messaoudi, exigeant la présence à la barre de toutes les personnes et organismes cités dans les procès-verbaux.

Par ailleurs, relève Me Messaoudi, la police « n’a pas respecté » la procédure « en omettant de notifier tous ses droits » à son client lors des interrogatoires « marathoniens » qui ont précédé son arrestation en juillet 2020, poursuivant que le seul péché qui vaut à Radi la détention provisoire, se trouve « dans ses opinions et ses investigations ». À propos de la liberté provisoire refusée à plusieurs reprises, la décision du juge est attendue à ce jeudi.

Ce même jeudi va reprendre le procès d’un autre journaliste, Soulaimane Raissouni, 48 ans, maintenu en détention provisoire depuis un an et en grève de la faim depuis 62 jours. Lui, est poursuivi pour « agression sexuelle ». Les soutiens des deux journalistes qui ont toujours clamé leur innocence, dénoncent des « procès politiques », ce que rejettent les autorités, évoquant l’indépendance de la justice et la conformité des procédures.

Au royaume comme à l’international, le cas des deux journalistes préoccupe. Plusieurs formations politiques marocaines ont appelé à un « apaisement », et deux pétitions ont été signées par des centaines de personnalités marocaines parmi lesquelles d’anciens ministres, des intellectuels ainsi que des journalistes.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Presse - Procès - Violences et agressions - Omar Radi

Aller plus loin

Nouvelle condamnation pour le journaliste Omar Radi

Alors qu’il purge une peine de six ans dans une double affaire d’«  espionnage  » et de «  viol  », le journaliste Omar Radi a été condamné jeudi, à une nouvelle peine de trois...

Maroc : des organisations de journalistes exigent la libération de Omar Radi et Slimane Raissouni

Réunis au sein du SNJ, du SNJ-CGT et de la CFDT-Journalistes, les journalistes marocains ont appelé en milieu de semaine à libération de deux confrères maintenus en détention...

Malade, Omar Radi suspend sa grève de la faim

Le journaliste Omar Radi a suspendu vendredi sa grève de la faim entamée, il y a 21 jours, pour des raisons de santé, a annoncé sa famille.

La date du procès du journaliste Souleimane Raissouni connue

Le procès du journaliste Souleimane Raissouni s’ouvre ce 9 février après plus de huit mois de détention provisoire et à 2 mois de la fin de l’instruction. Poursuivi au moment de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les avocats marocains passent à la caisse

Les avocats marocains doivent désormais s’acquitter d’une avance sur l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés au titre de l’exercice en cours auprès du secrétaire–greffier à la caisse du tribunal pour le compte receveur de l’administration fiscale....

Plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort au Maroc

La lutte contre l’abolition de la peine capitale est toujours d’actualité au Maroc. En témoigne la récente participation des réseaux et militants marocains contre la peine de mort, à la 8ᵉ édition du congrès mondial qui s’est tenu à Berlin du 18 au 25...

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Enfants hors mariage : « la fête d’une nuit est à payer pendant 21 ans »

Comme pour les couples mariés, les enfants nés hors mariage au Maroc seront pris en charge par les parents. Une disposition est prévue dans le nouveau Code pénal pour reconnaitre leur droit, a annoncé le ministre de la Justice Abdellatif Ouhabi.

Violences faites aux hommes : les Arabes brisent le silence

Dans les pays arabes, les hommes victimes de violences conjugales commencent à briser le silence. Au Maroc, on dénombre environ 24 000 cas et les chiffres sont sans doute sous-estimés.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Un ancien joueur marocain condamné pour viol sur sa fille

L’ancien joueur néerlandais d’origine marocaine, Tarik Oulida, a été condamné par le tribunal de Marbella (Malaga) à deux ans et demi de prison pour abus sexuels sur sa fille.

Catalogne : un Algérien suspecté d’agression violente d’un Marocain arrêté

L’homme d’origine algérienne qui a violemment agressé un ressortissant marocain cette semaine dans le nord de l’Espagne a finalement été arrêté par la police. Un avis de recherche avait été émis le qualifiant d’individu « très dangereux ».

Maroc : révocation en vue des députés poursuivis par la justice

Les députés poursuivis par la justice pour détournement ou dilapidation de fonds au Maroc pourraient être déchus de leurs mandats. La Chambre des représentants s’apprête à voter des amendements dans ce sens.