Procès de la Mocro Maffia : des défaillances révélées par un rapport

2 mars 2023 - 12h00 - Monde - Ecrit par : A.P

Le parquet a failli à sa mission d’assurer la sécurité du frère de Nabil B., témoin-clé dans le procès Marengo et de la Mocro maffia, assassiné en mars 2018 à Amsterdam. C’est la conclusion à laquelle est parvenue le Conseil néerlandais pour la sécurité des personnes impliquées dans ce procès. Une nouvelle qui réjouit la famille de ce dernier.

« Le rapport confirme ce que nous savons depuis le début : le système de témoins-clés est défaillant, met en danger des vies innocentes et le ministère public a été négligent en ce qui concerne notre sécurité », a déclaré la famille dans un communiqué, dénonçant aussi l’assassinat de Derk Wiersum, l’avocat du frère de Nabil B., et Peter R. de Vries, son homme de confiance. « Nous avons perdu trois hommes qui nous étaient chers. Nos vies ont été ruinées et après toutes ces années, nous avons l’impression d’avoir été abandonnés par le ministère public et l’État », ajoute-t-elle.

À lire : Comparution de Ridouan Taghi, cerveau présumé de la « Mocro-mafia » à Amsterdam

Pour Royce de Vries, le fils du journaliste d’investigation Peter R. de Vries, assassiné en 2021, le rapport est « particulièrement douloureux à lire ». « Ça me touche plus que ce que je ne l’aurais imaginé… Les erreurs qui ont été commises, comment les choses se sont déroulées », a-t-il déclaré à l’agence de presse ANP. Selon le rapport, la police et le ministère public ont manqué de nombreux signaux avant les meurtres et les différents services impliqués dans la surveillance ont été inefficaces.

À lire : Mafia marocaine aux Pays-Bas : la perpétuité requise contre Ridouan Taghi

Pour ces raisons, la famille appelle à une révision complète du système de témoins-clés, notant que « le système actuel est inhumain et coûte des vies. Il ne doit pas y avoir d’autres victimes et personne ne doit subir notre sort ». Nabil B. est l’un des 17 suspects dans le procès Marengo dont le principal accusé est Ridouan Taghi, considéré comme le chef de la Mocro Maffia, l’organisation criminelle marocaine active aux Pays-Bas et en Belgique. Nabil B. a fourni à la justice plusieurs éléments de preuve contre Taghi et d’autres accusés, en échange d’une réduction de peine.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Pays-Bas - Droits et Justice - Procès - Mocro Maffia - Ridouan Taghi

Aller plus loin

Pays-Bas : début du procès des complices de Ridouan Taghi, chef de la mafia marocaine

La cour hautement sécurisée d’Amsterdam Osdorp, a relancé le procès contre le gang de liquidation Ridouan Taghi. Cette fois-ci, c’est la crédibilité du témoin à charge, Nabil...

Explosion à Anvers : la mocro maffia soupçonnée

Une explosion violente a secoué Anvers dans la nuit de samedi à dimanche, causant des dommages matériels considérables et faisant un blessé léger. La police locale a rapidement...

Comparution de Ridouan Taghi, cerveau présumé de la « Mocro-mafia » à Amsterdam

Le procès du trafiquant de drogue Ridouan Taghi, l’un des chefs de la mafia marocaine et de 16 autres suspects s’est ouvert, lundi 22 mars 2021, à Amsterdam devant un tribunal...

Mafia marocaine : onze arrestations dans l’enquête sur Ridouan Taghi aux Pays-Bas

L’enquête sur les leaders de la Mocro-maffia aux Pays-Bas, les Maroco-néerlandais Ridouan Taghi et Said Razzouki avance doucement. D’après les autorités néerlandaises, les deux...

Ces articles devraient vous intéresser :

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Maroc : utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie

Le premier président de la Cour de cassation et président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), Mohamed Abdennabaoui, a mis en garde les présidents des tribunaux contre l’utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie.

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Un ancien ministre interdit de quitter le Maroc après ses propos sur le roi Mohammed VI

Les autorités marocaines ont interdit à l’ancien ministre Mohamed Ziane de quitter le royaume, après ses déclarations contre le roi Mohammed VI dont il dénonçait l’absence prolongée.

Réaction de la mère d’Achraf Hakimi après les accusations de viol

La mère du latéral droit marocain du PSG, Achraf Hakimi, a réagi aux accusations de viol portées par une femme de 24 ans contre son fils. Cette semaine, le joueur a été mis en examen par la justice.

Le harcèlement sexuel des mineures marocaines sur TikTok dénoncé

Lamya Ben Malek, une militante des droits de la femme, déplore le manque de réactivité des autorités et de la société civile marocaines face aux dénonciations de harcèlement sexuel par des mineures sur les réseaux sociaux.

Des ennuis judiciaires pour deux anciens ministres (15 milliards de DH en jeu)

L’Association marocaine de la protection des deniers publics vient de déposer une plainte devant la justice contre deux anciens ministres de la Jeunesse et des sports et d’autres responsables pour avoir dilapidé environ 15 milliards de dirhams.

Carte du Maroc sans le Sahara : l’ONCF annonce des poursuites judiciaires

L’Office national des chemins de fer (ONCF) aurait publié sur l’une de ses affiches une carte incomplète du Maroc, suscitant la colère des internautes marocains. L’Office vient de démentir l’information et envisage de poursuivre les auteurs de cette...

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Le Maroc cherche à mettre fin au mariage des mineures

En réponse à une question orale à la Chambre des Conseillers, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi a renouvelé ce lundi 28 novembre, son engagement à mettre un terme au mariage des mineures.