Banques/MRE : La guerre des cartes

4 juillet 2007 - 00h39 - Economie - Ecrit par : L.A

Cet été s’annonce chaud, très chaud, sur le marché bancaire des MRE. Le staff dédié à ce segment dans toutes les banques marocaines n’aura visiblement pas droit au congé.

Après plusieurs mois de préparation, entre l’Europe et le Maroc, il est temps de déployer ses armes commerciales. Cette année, toutes les banques ont axé leur stratégie sur la monétique. Elles ont conçu des cartes bancaires qui entretiennent au mieux le lien entre les Marocains du monde et leur famille. Mais quelle est la formule qui séduira le plus de clients à l’étranger ?

Attijariwafa bank a levé le voile, vendredi dernier à Casablanca, sur son offre monétique, spécial MRE. Baptisée Kesma, cette carte est souscrite par le client dans son pays d’accueil. Au Maroc, il sélectionne un ou plusieurs membres de sa famille pour les doter de cartes de retrait. Ces cartes sont rechargeables, par virement, transferts automatiques ou versement en espèces.

« Cette solution permet d’effectuer des virements mensuels automatiques et donne la possibilité aux familles de recevoir des fonds de plusieurs émetteurs. Les cartes peuvent être plafonnées en fonction des transferts entrants », explique Siham Nour, directrice des produits et marchés à la banque des Marocains sans frontières d’Attijariwafa bank. Kesma coûtera 99 DH par an au MRE. Pour chaque transfert, la banque s’engage sur un coût inférieur à 5 euros. Le bénéficiaire au Maroc, lui, ne subit aucune facturation.

BMCE Bank adopte le même principe que Kesma pour sa carte Al Jisr. C’est aussi une carte bancaire commandée par le MRE. Celui-ci sélectionne des membres de sa famille pour bénéficier de cartes de retrait et de paiement. Elles sont rechargées automatiquement à partir du pays de résidence.

Comment convaincre ?

La carte Ahly de la Société Générale Marocaine de Banques s’appuie également sur le même principe. Mais avec un coût de 40 DH l’an et des frais de transferts variant ente 20 et 50 DH. Sauf qu’elle concerne uniquement les destinataires des transferts. La banque s’appuiera sur le réseau de sa société-mère en Europe pour vulgariser ce produit.

Pour sa part, BMCI se distingue du lot en proposant deux cartes. La première, nommée Jiware, est limitée au transfert d’argent. Elle permet aux membres de la famille du MRE uniquement de retirer les sommes transférées à partir des GAB. En plus de ce service, la seconde carte Wissal permet au client MRE de suivre ses transferts à partir de son pays de résidence. A côté de ces offres monétiques, la filiale de BNP Paribas propose des formules d’épargne et un crédit immobilier. Le Groupe Banques Populaires, leader historique de la banque des MRE, est aussi de la bataille. Il a baptisé sa carte Tawasoul. Crédit du Maroc, qui a aussi de sérieuses prétentions sur ce segment, ne tardera pas à dévoiler son produit.

Comment départager les offres commerciales, pratiquement similaires ? « C’est la proximité qui fera la différence entre les banques. Il est difficile de convaincre la clientèle MRE si on n’est pas présent physiquement à ses côtés », résume Mouawia Essikilli, directeur de la banque des Marocains sans frontières chez Attijariwafa bank.

L’Economiste - Nouaim Sqalli

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Transferts des MRE - Attijariwafa bank - Banques - Société Générale Marocaine des Banques - BMCE Bank - BMCI - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un semestre record pour le tourisme et les transferts des MRE

La trajectoire ascendante entamée par le tourisme marocain depuis janvier se poursuit à fin juin. En témoignent les recettes enregistrées. Il en est de même pour les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Football : la stratégie de la FRMF pour attirer les binationaux

La sélection marocaine de football est composée de plusieurs joueurs binationaux qui ont opté pour le Maroc au détriment de la Belgique, de l’Espagne, des Pays-Bas, de l’Italie et bien d’autres. Derrière ces choix parfois difficiles, se trouve un...

Maroc : les virements bancaires instantanés effectifs en 2023

Les derniers tests sont en cours pour permettre une réception instantanée des virements bancaires pour les particuliers et les entreprises au Maroc. Le déploiement général de ce système est prévu début 2023.

Roi Mohammed VI : les MRE « sont un motif de fierté pour le Maroc »

Le roi Mohammed VI a salué la détermination des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à défendre les intérêts du Maroc notamment les causes nationales liées à leur patrie et au Sahara, et les a invités à s’impliquer dans le processus de développement....

Bonne nouvelle pour les employés de banque au Maroc

Très bonne nouvelle pour les banquiers marocains qui verront, dès la prochaine fiche de paie, une augmentation de salaire.

Les transferts des Marocains du monde encore en forte hausse

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger se maintiennent à la hausse, selon les derniers chiffres dévoilés par l’Office des changes.

Emmanuelle Chriqui : Une voix marocaine contre l’antisémitisme

À l’heure où la guerre fait rage entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, l’actrice canadienne d’origine marocaine Emmanuelle Chriqui dénonce le déferlement d’antisémitisme.

Maroc : les MRE font grimper les ventes immobilières

Les transactions immobilières sont en hausse au Maroc en ce début d’été, avec la forte demande des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et notamment en Europe, qui affluent vers le royaume pour y passer leurs vacances.

L’inclusion des MRE à l’aide au logement passe mal

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent bénéficier de l’aide directe au logement au même titre que les Marocains résidant au Maroc, ce qui n’est pas du goût de bon nombre d’internautes. Certains d’entre eux n’hésitent pas à appeler à...

Chèques sans provision : une aministie bienvenue au Maroc

Au Maroc, le service centralisé des amendes pour défaut de provision sur chèques a enregistré en 2022 559 918 incidents de paiement, soit une augmentation de près de 12 %, comparativement à l’année précédente. C’est ce qui ressort d’un rapport sur la...