France : un jeune marocain poursuivi pour le meurtre de Sainte-Valérie

23 mars 2021 - 18h40 - France - Ecrit par : S.A

Deux jeunes Lotois dont un originaire du Maroc soupçonnés du meurtre d’un ancien toxicomane de 37 ans, en juin 2016 à Sainte-Valérie ont comparu, lundi 22 mars, devant la cour d’assises du Lot, à Cahors. Le verdict est attendu vendredi 26 mars.

Les faits remontent au 14 juin 2016. Le corps sans vie d’un ancien toxicomane avait été découvert dans son appartement de la cité Sainte-Valérie, à Cahors. L’homme de 37 avait été roué de coups. Deux mineurs Lotois dont un a des parents français et marocain sont identifiés comme présumés auteurs du meurtre de cet homme originaire de Paris. Ils seront mis en examen en 2018. Ils sont soupçonnés d’avoir commis des « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Lundi, ils se sont présentés devant la cour d’assises du Lot, à Cahors, rapporte La Dépêche du Midi.

L’enquêtrice dresse le portrait de l’un des accusés. « Il a vécu une enfance chaotique, séparé de ses parents, ballotté entre la France et le Maroc, il a toujours été à la recherche de son identité, entre ses deux cultures », explique-t-elle. Jeune déscolarisé pendant plusieurs années, il ne montre que son côté violent à l’école. « Ses proches le décrivent comme une personne ambitieuse, qui est dans le partage, mais qui pourrait aussi être victime de sa naïveté », poursuit-elle. Présent dans le box vitré, l’accusé confirme avoir connu « une enfance pas facile » entre des parents divorcés. En conséquence, il s’est senti « resserré surtout d’un côté ». Selon l’enquêtrice, il aurait souffert d’un « manque de reconnaissance et d’amour ». Par le passé, le jeune marocain a écopé deux fois de six mois de prison dont trois avec sursis pour des faits de violences.

Son père est appelé à témoigner à la barre. Selon lui, son fils est un « garçon gentil ». Il raconte avoir veillé jusqu’au petit matin la nuit du 14 juin, « parce que c’était ramadan ». Il ajoute avoir emmené son enfant au poste de police après la découverte du cadavre. « Connaissiez-vous la victime ? », lui demande le président de la cour d’assises, Cyril Vidalie. « Dans le quartier, on disait que c’était un alcoolique, il avait toujours une bouteille à la main et titubait », répond le père. « Mais ça, ce sont des rumeurs, vous, vous le connaissiez ? », insiste le président. « Non, je ne l’ai croisé qu’une fois », lâche finalement le père. C’est au tour de son ex-épouse, la mère de témoigner. « Mon fils est un bon gars, il a le cœur sur la main, j’ai souffert de son absence, il est tout ce qu’il me reste aujourd’hui », dit-elle en larmes.

À son tour, l’épouse du jeune homme dit ne pas comprendre « pourquoi il est là aujourd’hui ». Elle décrit un homme « bon et bienveillant ». « Tout le monde fait des bêtises, mais lui, il ne serait pas capable d’en faire une aussi grosse », est-elle convaincue.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Procès - Violences et agressions

Aller plus loin

France : un Marocain condamné pour violences après avoir été qualifié de « sale terroriste »

Le tribunal d’Albi a condamné par contumace, jeudi 18 mars, un Albigeois de 33 ans originaire du Maroc à 18 mois de prison pour violences et menaces avec une arme. La victime,...

Perpignan : le procès de deux jeunes marocains, un casse-tête pour le tribunal

Alors qu’ils avaient déclaré être des majeurs, deux clandestins marocains communiquent une date de naissance différente lors de leur comparution devant le tribunal de Perpignan...

Des Marocains accusés de meurtre, arrêtés en Espagne

Les Mossos d’Esquadra ont procédé à l’arrestation de quatre Marocains, présumés auteurs d’un meurtre survenu à Navarcles (Barcelone) le 3 octobre dernier.

Ain : accusée de meurtre, l’escort-girl qui partait au Maroc devant les assises

Le procès d’une escort-girl de 26 ans arrêtée alors qu’elle était sur le point de se rendre au Maroc s’ouvre ce lundi 3 mai devant la cour d’assises de l’Ain. Elle est accusée...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Un Marocain de 14 ans poignardé dans le nord de l’Espagne

Un Marocain âgé de 14 ans se trouve actuellement dans un état grave à l’hôpital après avoir été poignardé à la jambe lors d’une altercation survenue à Saint-Jacques-de-Compostelle (Nord-ouest de l’Espagne).

Accusé de viol, Achraf Hakimi se sent « trompé et piégé », selon ses proches

Achraf Hakimi a été mis en examen vendredi pour viol. Le défenseur marocain du Paris Saint-Germain (PSG), qui nie les faits, est soutenu par sa famille et son club. Selon ses proches, il dit se sentir « trompé ».

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Les avocats marocains passent à la caisse

Les avocats marocains doivent désormais s’acquitter d’une avance sur l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés au titre de l’exercice en cours auprès du secrétaire–greffier à la caisse du tribunal pour le compte receveur de l’administration fiscale....

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort au Maroc

La lutte contre l’abolition de la peine capitale est toujours d’actualité au Maroc. En témoigne la récente participation des réseaux et militants marocains contre la peine de mort, à la 8ᵉ édition du congrès mondial qui s’est tenu à Berlin du 18 au 25...

Maroc : les crimes financiers ont baissé de 47% en 2021

La lutte contre les crimes financiers et économiques au Maroc porte peu à peu ses fruits. En 2021, les affaires liées à ces délits ont fortement régressé de 47,30%, selon le rapport annuel de la présidence du parquet.

Le Maroc confronté à la réalité des violences sexuelles

Les femmes marocaines continuent de subir en silence des violences sexuelles. Le sujet est presque tabou au Maroc, mais la parole se libère de plus en plus.