Maroc : l’absence de pluie provoque un véritable exode rural (Vidéo)

1er mars 2022 - 07h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

À Azbane Lagrinate, un village situé à 47 kilomètres au nord de Marrakech, la sécheresse pousse des agriculteurs à se déplacer vers les villes. Le royaume traverse l’une des pires sécheresses de ces30 dernières années, ne laissant quasiment aucune autre alternative aux paysans marocains.

Le changement climatique qui a provoqué la rareté des pluies au Maroc crée de nombreux dommages dans les champs. Au micro d’Africanews, un agriculteur spécialisé dans la culture de luzerne dit avoir vécu la sécheresse au Maroc, mais pas avec cette intensité. Il assure n’avoir vu aucune goutte de pluie depuis le début de l’année, alors que dans la région, ils n’ont que l’agriculture comme source de revenus.

À lire : Sécheresse au Maroc : interdiction de nettoyage des places publiques à l’eau

« Nous avons toujours travaillé uniquement dans l’agriculture et nous voudrions toujours continuer ce travail, nous voudrions toujours rester ici, mais si le manque de pluie continue, nous devrons partir. Il sera très difficile pour nous de prendre cette décision. Nous sommes vraiment tristes quand nous voyons nos terres souffrir de la sécheresse en plus du manque d’eau, mais alors il n’y a pas d’autre option que d’émigrer » a déclaré Rachid, un autre agriculteur à Douar Azbane Lagrinate.

À lire : Sécheresse : le Maroc enregistre un sévère déficit pluviométrique, le sud lance un SOS

Lui qui se félicitait de l’étendue des plantes vertes de son champ, n’a plus qu’une petite tache verte entourée de terre sèche et de pierres. Il a beau creuser de nouveaux puits et se sert des stations d’irrigation, mais c’est le désespoir. Même à 130 mètres de profondeur, l’eau n’est pas disponible en quantité suffisante, se plaint-il.

À lire : Maroc / Sécheresse : les oasis de Tata menacées

« Le changement climatique a provoqué un manque de pluie, qui a entraîné l’assèchement des terres. Le manque de pluie a également eu un impact sur les puits. Le bétail a peu à boire et à brouter », a expliqué Abdessadeq, un éleveur de moutons à Douar Azbane Lagrinate.

À lire : Des prières rogatoires dans toutes les mosquées marocaines ce vendredi

Impuissante, la mairie de Nzalet Laadem voit de plus en plus d’habitants quitter le village à cause de la sécheresse. « Le phénomène de l’exode rural est une conséquence directe de la sécheresse qui a touché la région, qui est devenu un phénomène structurel en raison des années successives de sécheresse, et ce, malgré les efforts considérables déployés par l’État pour stabiliser la population à travers la fourniture d’eau potable, d’électricité et de programmes agricoles de soutien, par exemple, l’assurance sur les cultures agricoles en période de sécheresse », a précisé Abdelilah Mehdi, chef des services à la mairie de Nzalet Laadem.

À lire : Maroc : le cri de détresse des éleveurs de Fès-Meknès face à la sécheresse

Le rapport Groundswell de la Banque mondiale a souligné que si rien n’est fait, 5,4 % de la population marocaine totale, soit environ 1,9 million de personnes quitteront les zones rurales vers les villes.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Eau - Environnement - Météo Maroc - Vidéos - Sécheresse au Maroc

Aller plus loin

Sécheresse : plus de 5% des Marocains menacés d’exode rural d’ici 2025

Plus de 5% de la population marocaine sont menacés par l’exode rural à l’horizon 2025 en raison la sécheresse sévère que traverse le pays, selon la Banque mondiale.

Le Maroc connaît sa pire sécheresse depuis 30 ans

Le Maroc connait sa pire sécheresse depuis plus de 30 ans, qualifiée d’« exceptionnelle par son intensité, son ampleur et sa durée », par le Professeur Mohamed Mastere,...

Le Maroc menacé par la sécheresse

Les températures, anormalement élevées à travers tout le Maroc, et l’absence de précipitation présagent d’une autre saison sèche qui pourrait influer sur la production agricole,...

La Niña, cause probable de la sécheresse au Maroc

La grave sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois en Espagne et au Maroc serait due au phénomène de la Niña.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : une deuxième usine géante de dessalement en projet à Nador

Le Maroc se prépare à lancer un appel d’offres pour une nouvelle usine de dessalement d’eau de mer à Nador, d’une capacité de 250 millions de mètres cubes par an, a annoncé Nizar Baraka, ministre de l’Eau et de l’Équipement.

Le miel marocain est en péril

Les apiculteurs marocains sont inquiets. Depuis des années, des colonies d’abeilles sont décimées en raison de la sécheresse et des aléas climatiques, ce qui affecte durement la production du miel.

Maroc : les écologistes s’insurgent contre l’invasion des palmiers américains

Au Maroc, des écologistes appellent à mettre fin à la « plantation anarchique » de palmiers d’origine américaine et à adopter une « politique de reboisement réfléchi dans l’aménagement du territoire ».

Carrières de sable illégales au Maroc : de hauts responsables pointés du doigt

De hauts responsables figurent parmi les exploitants « clandestins » de carrières de sable qui commercialisent du sable de mauvaise qualité partout au Maroc. D’ailleurs, cette activité échappe à la taxation imposée dans la loi de finances 2023.

Le FMI va accorder un important prêt au Maroc

Le Fonds monétaire international (FMI) s’apprête à débloquer, à partir du nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité, un énorme prêt au Maroc, afin de renforcer la résistance du pays aux catastrophes liées au climat.

Les Marocains vont-ils manquer de dattes pour le Ramadan ?

À quelques semaines du mois sacré de Ramadan, des doutes subsistent quant à la disponibilité des dattes en quantité suffisante et à des prix abordables.

Maroc : les amateurs de hammams vont être déçus

Face à la pénurie d’eau que connait le Maroc, les autorités ont décidé de prendre une décision choc concernant les hammams.

L’avocat : l’or vert qui assoiffe le Maroc

La culture de l’avocat nécessite une importante quantité d’eau. Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’interdiction de cette culture, en cette période de sécheresse sévère et de stress hydrique.

Maroc : des substances toxiques dans les emballages alimentaires

Une récente étude a révélé la présence de substances chimiques per – et polyfluoroalkylées (PFAS) dans certains emballages alimentaires à usage unique au Maroc.

Pénurie de lait : les Marocains prennent d’assaut les magasins

Pour contrer la ruée des Marocains vers le lait, plusieurs supermarchés ont décidé de limiter sa vente. Une mesure censée éviter des ruptures de stock.