Ces ouvrières qui rêvent d’Espagne

22 août 2008 - 21h13 - Espagne - Ecrit par : L.A

Elles partent à Huelva, ville espagnole située à 1000 lieues de leurs villages pour cueillir fraises et framboises. Lorsqu’on ne sait ni lire ni écrire, on apprend très vite à travailler dans les champs pour assurer le pain quotidien. Mais l’Espagne offre aux ouvrières agricoles marocaines bien plus que du pain. 35 euros par jour, pour 6 heures et demie de travail, elles ont de quoi couvrir largement leurs besoins élémentaires et même au-delà.

Depuis 2003, les ouvrières marocaines exportent leur savoir-faire en Espagne. Les besoins en main-d’oeuvre de la péninsule ibérique sont presque aussi grands que le taux de chômage dans les campagnes marocaines. Mais si la main-d’œuvre nationale est peu coûteuse et plutôt satisfaisante, le risque d’immigration clandestine des saisonnières en Espagne est grand. Les Espagnols ont appris à composer avec, même si ça fait grincer des dents.

En 2007, le taux de retour a été évalué à 95%, selon l’Anapec. Au département du travail de l’ambassade d’Espagne, on parle de 87,2%. En 2006, ce taux était encore plus faible, il s’était établi à 71,5%, certifie Alfredo Ramos, secrétaire général. Cette année, une déperdition évaluée entre 5 et 8% a été signalée au niveau de la mairie de Cartaya. Mais le secrétaire général nuance. « Ce taux ne traduit pas forcément le nombre d’ouvrières restées en Espagne. Certaines ne sont pas passées par la mairie et de ce fait n’ont pas été comptabilisées ». Le département du travail a recensé près de 9000 retours. « Sur un peu plus de 11.930 départs », soit 92% de taux de retour. En comparaison avec la saison dernière, les résultats sont plutôt satisfaisants, estiment Espagnols et Marocains.

Mais il ne faut pas se leurrer non plus, les taux de retour sont proportionnels au nombre des ouvrières au départ. Elles étaient 1800 à partir en 2006, puis 4632 en 2007. Cette année, elles étaient près de 12.000 (chiffre communiqué par l’ambassade d’Espagne). Finalement en matière de déperdition, il n’y a pas eu une grande évolution. « Le taux de retour des ouvrières agricoles est un facteur déterminant », observe Abdelhalim Fatihi, chef de division des placements à l’international à l’Anapec. En effet, insiste-t-il, « si ce taux est élevé, nous aurons des demandes beaucoup plus importantes ». C’est à cet effet qu’un dispositif administratif a été mis en place afin d’endiguer le phénomène. Des campagnes de sensibilisation font partie de ce large programme, confirme le responsable.

Source : L’Economiste - Amira Khalfallah

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