Doctorats français : la France s’en mêle

7 décembre 2006 - 19h26 - France - Ecrit par : L.A

Les enseignants marocains titulaires du Doctorat français, en grève de la faim depuis plus d’un mois, viennent d’obtenir un soutien de taille : le syndicat de l’enseignement supérieur français et les universités de l’Hexagone ont interpellé leur gouvernement pour venir en aide à leurs collègues marocains.

Solidaire avec les enseignants-chercheurs marocains titulaires de ce prestigieux diplôme, qui observent depuis le 1er novembre dernier une grève de la faim, le conseiller honoraire du commerce extérieur français, Gerard Follain, adresse une lettre au secrétaire général de la Présidence de la République pour soumettre cette question au président Jacques Chirac. Il s’agit, certes, d’une affaire interne marocaine, mais, estime-t-il, « qui affecte la considération que mérite l’enseignement supérieur français ». Ainsi, « cela ne peut laisser notre pays indifférent », écrit-il dans sa missive.

Face à « l’intransigeance du département de Habib El Malki », la mobilisation générale est déclarée.
Les universités françaises et le syndicat national de l’enseignement supérieur français (SNESUP) apportent leur soutien et réclament justice pour les grévistes. Dans un communiqué, le président de l’université Pierre & Marie Curie, Jean-Charles Pomerol, exprime son profond soutien aux concernés qui revendiquent la reconnaissance de l’équivalence de leur diplôme avec le Doctorat d’Etat marocain, au même titre que leurs collègues qui ont acquis des diplômes de même niveau dans d’autres pays étrangers comme la Belgique, l’Allemagne et la Bulgarie.

Pour le président de la première université scientifique et médicale de France, la non-reconnaissance du Doctorat français, qualifié de « prestigieux » représente une « anomalie qui affecte la considération que mérite l’enseignement français et le dévalue au Maroc par rapport à celui d’autres pays étrangers ». Même son de cloche chez Jacques Fontanille, président de l’université de Limoges, qui estime que « la mobilité internationale des diplômés et des chercheurs est devenue une règle du monde universitaire ».

De son côté, le SNESUP s’indigne de la position du ministère marocain de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique. Dans un communiqué, il dénonce ce qu’il qualifie de « discrimination incompréhensible des autorités marocaines ». Aussi, les thèses soutenues en France, s’interroge-t-il, seraient-elles moins bonnes que leurs homologues de par le monde ?

Le syndicat français interpelle donc les autorités de son pays et la presse « d’intervenir auprès de leurs homologues marocaines, avec vigueur et détermination, pour débloquer la situation ».

Aujourd’hui le Maroc - Khadija Skalli

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