Tourisme : La preuve par la théorie du lièvre

24 novembre 2006 - 14h05 - Maroc - Ecrit par : L.A

Tanger et toute la région veulent entrer de plain-pied dans la cour des grands et retrouver ce qui furent leur position sur le marché international de l’industrie du tourisme. Ce qui est sûr, ce que les investisseurs tablent massivement sur la destination. Selon les projections, Tanger deviendrait la première destination balnéaire du pays dans les huit prochaines années. L’affirmation est celle du premier responsable de la Région, Mohamed Hassad, lors des assises internationales du tourisme en mars dernier. Et ce n’est pas point une vision lointaine. La ville et la région en général sont en train de se donner les moyens de réaliser ce vœu.

Actuellement la part des investissements dans le secteur touristique représentent la moitié du total selon le Centre Régional de l’Investissement. En termes de chiffres, la région dans son ensemble veut atteindre la masse critique lui ouvrant les marchés de la promotion et de la commercialisation.

L’objectif de dépasser les 45.000 lits sur les dix prochaines années, ce qui correspond à tripler généreusement l’offre actuelle sur toute la région. En termes d’arrivées, l’ambition de la Région est d’attirer plus de 2 millions de visiteurs en 2015, soit 7 millions de nuitées.

Mais l’essentiel des réalisations se fera dans les deux prochaines années. Au total, la région de Tanger Tétouan verra la réalisation de projets touristiques pour un montant total de plus de 32 milliards de DH. La superficie totale dépassant les 2000 hectares.

Tanger a réussi le tour de force de concentrer l’attention de bon nombre d’investisseurs de gros calibre. Outre Fadesa qui a signé dernièrement pour la réalisation du City Center de Tanger, elle accueillera deux grands projets touristiques, celui des Emiratis d’Emaar, Tinja, et celui de Diar la qatarie à Houara.

Ces deux projets mitoyens s’étalent le long de la côte atlantique sur plus de 460 hectares. Ils pèsent plus de 10 milliards et demi de dirhams . Il est attendu la création de plus de 1200 emplois directs.

CDG veut donner une seconde vie au site Ghandouri

Ghandouri dispose de nombreux atouts, entre lesquels, une vue imprenable et un positionnement de choix sur la baie de Tanger.
Maroc Hôtels et Villages (MHV), filiale de la Caisse de dépôt et de gestion, avait démarré les travaux pour l’aménagement du site en 2003.
En total, le site comportera 6.000 lits, soit l’équivalent de la capacité actuelle de la ville. Le projet rentre dans le cadre de l’objectif national des 10 millions de touristes à l’horizon 2010, en parallèle avec le plan Azur. Le coût global est estimé à près de 240 millions de DH.

Les 18 hectares de forêt qui délimitent la zone seront intégrés et comprendront des circuits pédestres de randonnée. Ces circuits feront le tour du périmètre surtout sur la frange côtière de plus de 1.200 mètres.

A court terme, il est attendu que le projet Ghandouri assure la création de 2.600 emplois directs et indirects. A terme, 750 emplois seront créés avec 3.750 emplois indirects supplémentaires.

MHV dispose d’autres projets sur Tanger. Entre autres, le projet de Cap Spartel qui selon ses promoteurs constitue un nouveau concept de tourisme balnéaire sur près de 106 hectares qui est à l’étude.

Fadesa montre ses muscles dès le départ

Le groupe espagnol semble ne pas rester au delà de sa réputation. Entré au Maroc par la grande porte du programme Azur, il est en charge de la réalisation du projet méditerrannéen de Saidia. Au Nord, il a obtenu après une longue négociation l’attribution du projet de Tanger City Center. Ce dernier d’une superficie de 3,4 hectares constructibles, (cinq hectares en total) entourant la nouvelle gare ferroviaire.

Le projet porte sur un total de près de 900 millions de DH d’investissements. Il prévoit la réalisation de deux unités hôtelières de 1000 lits au total, pour une surface bâtie de plus de 40.000 mètres carrés en plus d’un grand centre commercial de 36.000 mètres carrés et une part de résidentiel. Le groupe basé à La Corogne, en Espagne, compte aussi lancer un autre projet touristique à Fnideq, à Tres Piedras. Il s’agira d’un investissement de 1,5 milliard de DH avec à la clé 1500 lits répartis entre trois hôtels et 400 appartements touristiques. La société a aussi d’autres projets dans son carton dont l’aménagement et le développement de la côte de Mdiq-Fnideq pour lequel elle se bat face à cinq autres présélectionnés.

Plan Azur, Port Lixus sur les starting-blocks

A Larache, c’est le groupement piloté par Thomas Et Piron qui a démarré les travaux de la station balnéaire de Port Lixus. Le projet qui s’étend sur neuf ans, prétend créer plus de 22.000 postes d’emploi pour un montant global d’investissement de 5,6 milliards de DH. Thomas Le Piron-l’Atelier et Colbert Orco, groupement franco-belgo-hollandais se sont regroupés au sein de la société Salixus, société d’aménagement de Lixus. Les grandes lignes de Port-Lixus ont d’ores et déjà été tracées. Il s’agira de la réalisation de 12.000 lits dont 4.500 en résidentiel. En parallèle, deux parcours de golf de 18 trous seront aménagés en plus d’une marina unique en son genre. Sur 462 hectares, dont moins de 17 seront construits, s’installeront plusieurs unités hôtelières et des villas particulières.

Le groupe Chaabi affirme ses ambitions

Le groupe Chaabi vient de lancer en l’été dernier un gros investissement touristique sur la côte Atlantique de Tanger avec à la clé une mise de fonds de 3 milliards de DH. Il s’agit d’un investissement de type touristique sur 64 hectares. Il comprend trois hôtels ainsi que deux appart-hôtels. Il inclut aussi une résidence dans le plus pur style traditionnel sous forme de médina marocaine ainsi que résidences et des villas. La capacité litière est de 9200 lits dont un peu moins du quart, soit 2100 lits sont de type hôtelier.

Le groupe de Miloud Chaabi a annoncé vouloir investir dans le Nord près de 5 milliards de DH. Plusieurs secteurs sont dans le point de mire de la Holding Ynna, en plus du tourisme : l’agroalimentaire et la distribution. Aswak Assalam devrait être prêt pour le mois de septembre, alors qu’une raffinerie de sucre sera lancée dans la zone franche de Tanger sous peu.

Holmarcom se positionne sur le résidentiel touristique

Sous un autre style se positionne le projet de Cap Tingis. Il s’agit de 60 hectares dont la moitié construite. Le projet est mené par le groupe Holmarcom et l’investissement prévu est de 1,5 milliard de DH. C’est un véritable ensemble résidentiel avec des villas et des collectifs résidentiels, dont une bonne partie avec une vue directe sur mer. Ils seront animés par un ensemble d’équipements dont une salle de spectacles, de conférences, ainsi qu’un complexe socio-culturel et artistique. L’offre d’animation ne s’arrête pas là car elle inclut un musée et des commerces en plus d’une clinique de soins. L’offre hôtelière n’est pas en reste avec un hôtel de luxe en forme de voilier sur le front de mer.

Le projet de Houara sur la bonne voie

Diar Qatarie est à la tête d’un imposant projet sur la côte atlantique.
La station de Houara sera dotée de deux hôtels dont un super-luxueux avec 25 villas particulières, un deuxième de 5 étoiles et un troisième de 4 étoiles. Au total ce sont 1300 lits en capacité hôtelière qui seront lancés. En parallèle, la société compte mettre en place un appart-hôtel de 400 lits, une résidence touristique ainsi que des villas VIP pour un total de plus de 1000 lits. Ces équipements touristiques seront complétés par un golf de 18 trous et un centre de conférences. Ce dernier, situé au cœur du complexe balnéaire et entouré de verdure et de forêt est l’un des équipements les plus attendus par la ville.

Côté résidentiel, la station Houara disposera de 155 villas dont 46 directement sur la plage selon un standard VIP. Cette offre sera épaulée par 746 appartements dont une centaine répartis le long de la Kasbah. Cette dernière sera le cœur de l’animation de la station. Dotée d’une architecture digne de son nom, elle disposera de centres d’animation et de loisir qui seront dédiés tant aux résidents de la station qu’à ceux de passage. Pour ce, elle sera équipée avec un parking souterrain et donnera directement sur la plage aménagée en corniche.

La station se veut un exemple en matière d’urbanisme. L’occupation au sol ne devra pas dépasser les 13% selon la conception du projet présentée devant le Centre Régional de l’Investissement de Tanger. Pour une surface totale de 230 hectares, seuls 30 hectares seront construits. Le Golf à lui seul s’étend sur une centaine d’hectares.
L’investissement total lors de cette première phase du projet dépasse le milliard et demi de dirhams (170 millions de dollars US). Une deuxième phase est prévue avec un investissement supplémentaire de près d’un milliard de DH. Le projet, selon ses promoteurs devra employer plus de 1500 personnes.

Le Bahrein aussi

Le projet de la Gulf Finance House (GFH) de Bahrein dispose d’une importante assise foncière avec 127 hectares sur front de mer. Il s’agit d’un investissement de pas moins de 550 millions de dollars (environ 5 milliards de DH) qui seront injectés dans ce projet par GFH, une des plus importantes banques du royaume de Bahrein. Le projet prévoit un golf de 18 trous, plusieurs unités hôtelières ainsi que des équipements d’animation. Il comportera une partie destinée au résidentiel touristique.

Le site s’étend de Malabata jusqu’à quelques encablures de la plage des Amiraux. Les premiers plans détaillés du projet qui est encore en cours d’étude devront être présentés prochainement pour approbation. C’est alors que les travaux devraient démarrer, selon une source proche du dossier.

Tinja, l’un des projets du groupe Emaar

Le projet Tinja cumule les superlatifs. Sa superficie est de près de 230 hectares situés sur la côte atlantique. Il prévoit la mise en place d’un projet touristique intégré. Il comprendra une marina, plusieurs hôtels de haut de gamme ainsi que divers modules d’animation. En fonction des études, il est possible que le projet se voit adossé la réalisation d’un ou plusieurs parcours de golf.

Il sera complété par la réalisation de plusieurs centres commerciaux de haut de gamme dans la plus pure tradition des pays du Golfe à l’image des malls américains.

Le coût total prévisionnel du projet avoisine les six milliards de DH (650 millions de dollars US).

A noter que Emaar est l’un des plus gros opérateurs immobiliers du Moyen Orient. En 2005, ses bénéfices nets ont explosé pour atteindre plus de 12 milliards de DH, soit 180% d’augmentation par rapport à 2004. La société est implantée au Golfe et en Asie et compte de ce fait entrer en force au Maroc.

L’Economiste - Ali Abjiou

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Sujets associés : Tourisme - Investissement - Tanger - Malabata

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