Absentéisme diplomatique : Le mauvais exemple du consulat marocain de Montpellier

25 janvier 2007 - 00h26 - France - Ecrit par : L.A

À quand la nomination d’un nouveau consul général du Royaume à Montpellier ? C’est une question récurrente qui obsède nos compatriotes de la région de l’Hexagone dont l’amertume face à cet absentéisme diplomatique sur le fief d’un partenaire stratégique comme la France n’a d’égal que leur réprobation générale d’une pareille indifférence du ministère des affaires étrangères du pays.

Et nos milliers de ressortissants marocains de la région du Languedoc-Roussillon qui abrite plus de 140 000 MRE de regretter la belle époque, il y a de cela un peu plus de deux décennies quand fut ouvert le premier consulat à Montpellier, précisément en 1981 où officiait consciencieusement le Consul général du Royaume Driss Ennahdi qui a achevé sa carrière diplomatique comme ambassadeur dans la capitale sénégalaise de Dakar. Depuis, plusieurs consuls se sont succédés dans la région française, dont on n’aimerait bien nous plus nous en souvenir. Certains de ces hauts fonctionnaires ont même poussé l’outrecuidance jusqu’à transformer « l’entreprise consulaire » en une « bourse familiale » où le népotisme à l’emploi semblait battre à plein régime.

La délivrance arriva en 2003, date où fut installé en poste le dernier diplomate de la série, en l’occurrence, Ahmed El Haddaoui. Ce dernier a produit du bel ouvrage au front de la coopération bilatérale en redorant l’image du Royaume et des marocains et qui a su fédérer notre communauté à l’étranger en consolidant et développant les relations avec les institutions de la République.

Une hérésie diplomatique

Et quel ne fut pas le regret de la communauté marocaine à son départ en août 2006, marquant la fin de son mandat dans l’Hexagone, surtout que l’ombre de son successeur tarde, depuis, à montrer le bout de son nez. Cet « absentéisme » (volontaire ?) est déploré par les dizaines de milliers de nos compatriotes résidant dans la région du Languedoc-Roussillon, qui rongent leur frein en espérant un beau jour, voir enfin surgir une autorité consulaire, dont la photo du titulaire en chef publiée pour l’instant dans les médias locaux auprès de ses pairs des autres pays représentés, inexistante bien entendu, est remplacée par un gros…point d’interrogation. C’est un véritable scandale comparé à la présence assurée de ses collègues européens et maghrébins. C’est une hérésie que le Maroc soit représenté, dans cette région à forte dominante MRE, par …un point d’interrogation ! Sans que notre Département gouvernemental des relations extérieures ne paraisse s’en inquiéter le moins du monde.

Ce diplomate « fantôme », qui se fait tant désirer et que l’on attendrait comme le « père Noël », semble coûter une fortune à l’Etat pour tarder tellement à le dénicher. Au risque de perpétuer cette défection de la scène diplomatique dans un contexte politique décisif de la France qui s’apprête à vivre plusieurs échéances électorales dont les présidentielles, les législatives et les communales. Autrement dit, un contexte de la plus haute importance qui mobilise la présence et la disponibilité de tous les diplomates en poste dans la république. C’est une hérésie diplomatique que lui dispute l’absurdité d’un attentisme inexpliqué et inexplicable. Plus grave encore, au moment où nos « voisins » mènent pleine campagne auprès des institutions régionales et de leurs 20 000 ressortissants dans la région française, notre absence porte un coup dur aux intérêts de notre communauté marocaine, de loin la plus importante originaire du Maghreb. Sans oublier que nombreux sont nos MRE impliqués dans la vie politique institutionnelle, économique et de la société civile de la région du Languedoc-Roussillon, une région qui, de surcroît, est stratégique pour le Maroc avec les communications établies et l’importance des échanges entre les deux parties.

Le plus grave, c’est que cette politique répréhensible de la chaise vide, totalement désapprouvée par nos MRE, cède le champ libre à nos voisins et à leurs séparatistes, tout à loisir, pour jouer la récupération auprès des rangs de la communauté marocaine.

Et si, sait-on jamais, un nouveau consul général venait d’être nommé à Montpellier, les dizaines de milliers de MRE de la région française espèrent vivement que ce diplomate réponde au profil souhaité de compétence et ait l’envergure nécessaire pour servir au mieux les intérêts de notre communauté à l’étranger. Et que dire de l’état vétuste et délabré des locaux consulaires à Montpellier qui, tous les témoignages persistent et signent, n’aurait rien à envier à une vieille « bâtisse » de moukataâ « désaffectée » d’un douar dans un village enclavé du Royaume, livrée à son sort et ne payant pas de mine pour servir l’image de notre pays en dehors de ses frontières !

Gazette du Maroc - Benhamed Mohammadi

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