Hier, vers 18h20, la zone de police Midi a été avertie qu’un drame venait de se produire au 16, rue de la Justice, à Anderlecht, non loin de la place de la Résistance. À leur arrivée, les secours ont découvert un homme torse nu, le pantalon ensanglanté. Il tenait un couteau à la main.
M’hamed El Kabachi venait d’enlever la vie à sa femme, Malika Cebar, dont le corps gisait au premier étage d’une maison qui en compte trois. La malheureuse avait été frappée de trois coups de couteau à la poitrine. La présence d’un foulard taché de sang à son cou laissait également penser qu’elle avait été étranglée.
L’auteur des faits a été conduit menotté au commissariat central de la rue Démosthène où un incident devait se dérouler un peu plus tard.
Les faits se sont produits en présence de la fille cadette du couple, Houda, âgée de 14 ans. Ses deux soeurs, Leila, 17 ans, et Nadia, 25 ans, étaient absentes de la maison.
Le substitut Carolus est descendu sur les lieux de même que le juge Anciaux et la Crime de la police judiciaire fédérale de Bruxelles.
Ce meurtre a provoqué un vif émoi. Plusieurs personnes étaient rassemblées devant la maison, prenant parti pour la victime dont ils louaient le courage depuis tant d’années. "Elle a fait l’impossible pour élever ses trois filles, entendait-on. Leila avait participé à la campagne de la ministre Fadila Lanaan."
La famille habitait le quartier depuis une vingtaine d’années. Malika était originaire d’Oujda, au Maroc.
Depuis quelques années, le mari, connu pour sa violence et son penchant pour la boisson, avait dû aller vivre ailleurs. Hier, c’est en état d’ivresse qu’il aurait tué son épouse. Celle-ci avait travaillé comme nettoyeuse à l’hôpital Erasme et pourvoyait seule aux besoins de ses trois filles. On la voyait souvent porter dans l’escalier des sacs de commission ou de pommes de terre. Ses voisines la plaignaient. D’autant que son mari venait régulièrement lui prendre ses maigres économies.
Hier soir, deux frères de Malika expliquaient qu’ils ne savaient pas comment annoncer la nouvelle à leur mère. Malika avait 45 ans et était issue d’une famille de dix enfants. Une femme courageuse à qui la vie a brutalement été arrachée...
La Dernière Heure - Gilbert Dupont
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